Fdsea
L’action syndicale se cultive dans toutes les productions !
Environ 300 agriculteurs ont assisté à l’assemblée générale de la Fdsea 61, à Argentan. L’occasion d’évoquer le bilan de santé de la Pac et les perspectives agricoles avec Xavier Beulin, 1er vice-président de la FNSEA.








Le bilan de santé de la Pac était au cœur des débats, mardi 17 mars, lors de l’assemblée générale de la Fdsea de l’Orne. Xavier Beulin, vice-président de la Fnsea, est venu pour “dépasser le discours académique. Je suis là pour vous écouter et pour s’expliquer”. Le représentant de la FNSEA a rappelé que le débat du bilan de santé de la Pac est franco-français.
Chemin vers 2013
“La plupart des Etats européens convergent depuis longtemps vers un DPU unique. Nous avons toujours eu la position de garder les références des exploitations, de tenir compte des territoires et des productions. Néanmoins, nous devons faire un bout de chemin vers 2013, car la France ne pourra pas être à contre courant de tous les Etats membres”. Pour redistribuer les aides, le ministre de l’agriculture a donné trois priorités : ovins, herbe et bio. Pour les ovins : rien à dire. Pour l’herbe : unanimité pour la soutenir. Pour l’agriculture biologique : “nous aurions préféré des aides à la conversion. Le soutien de type marchand est discutable. Il soulève un problème de fond. Soit les produits bio n’ont pas une bonne valorisation économique, soit ils sont trop chers à produire”.
“Perdre 70 €/ha est dur à avaler :
il faut le comprendre”
Xavier Beulin a également plaidé pour une nouvelle répartition progressive des aides. “Le ministre n’a hélas pas choisi cette option. Elle aurait pourtant permis aux exploitations céréalières de s’adapter. Il faut comprendre que perdre 60-70 €/ha reste dur à avaler”. Le vice-président de la FNSEA en profite pour dénoncer la communication de Michel Barnier. Ce dernier a parlé de basculement de 1,4 milliard d’euros des gros céréaliers vers les petits éleveurs. “Ce discours a irrité les régions de grandes cultures : « nous payons et nous ne sommes pas récompensés ». Et en réalité, il s’agit d’une redistribution de 700 millions d’euros. Pour le reste, tout le monde va payer”.
Pour limiter les effets du bilan de santé de la Pac, Xavier Beulin étaye plusieurs propositions. La FNSEA travaille sur la question fiscale avec Bercy. Objectif : pouvoir mettre de côté 23 000 € les bonnes années.
Observatoire des marges
et des prix contre les abus
“L’administration l’accepte en cas d’aléas climatiques ou sanitaires. Mais elle refuse l’aléa économique qu’elle considère comme un lissage fiscal”. Autre sujet : la Loi de Modernisation de l’Economie. La FNSEA a obtenu un observatoire des prix et des marges. “Le but maintenant, c’est de s’en servir ! Histoire d’apprécier la création de la valeur ajoutée”. L’observatoire s’adosse à une commission d’observation des pratiques commerciales. Celle-ci est chargée de saisir les juridictions compétentes quand elle constate des abus.
Faire le ménage dans nos rangs
Face à la grande distribution, le vice-président invite aussi le monde agricole à prendre ses responsabilités. “Nous devons faire le ménage dans nos rangs. Je crois que nous devons favoriser l’émergence de groupes coopératifs ou de privés de taille suffisante pour tirer les filières”. La France compte 5 principales centrales d’achat fournies par 10 000 entreprises agroalimentaires. Et Xavier Beulin conclut son intervention sur une note de provocation. “Nous devons savoir nous remettre en cause. A-t-on mieux à faire que de favoriser une hausse du foncier ou d’investir dans la ferraille ? Je ne serai pas choqué que le revenu des exploitations de demain provienne aussi de dividendes ?”.
Ils ont dit
Olivier Borel, président de la Fdsea :
Marges : “J’ai demandé au préfet de l’Orne et à Xavier Beulin s’ils avaient un chien ? Dans ce tract publicitaire d’hier, on me propose des croquettes pour chien à 1,73 €/kg. On me propose aussi du cassoulet à 1,69 €/kg. Il s’agit juste d’une anecdote pour faire réfléchir. J’aimerais connaître la valeur ajoutée de chacun de ces deux produits !”.
Avenir : “Nous avons deux manières de voir les choses. On peut se dire que tout va mal. Moi, je préfère qu’on se serre les coudes”.
Sangliers : “Le problème de l’Orne, c’est que nous avons des porcheries qui vont de parcelles en parcelles ! La Fdsea reste vigilante sur le dossier des dégâts de gibier”.
Filière lait : “Malheureusement, je crois que les actions syndicales seront présentes en 2009...”.
Daniel Génissel, trésorier :
Bilan : “Le résultat financier de la Fdsea de l’Orne s’améliore après quelques années difficiles. Le résultat financier de notre syndicat doit cependant encore progresser car ce résultat ne nous permet pas de régler l’ensemble des cotisations nationales à 100 %”.
Jean Grimbert, secrétaire général :
Syndicalisation : “L’assemblée générale est le moment pour prendre le temps de se dire où l’on est et où l’on va. La Fdsea entend faire preuve de pédagogie et non de démagogie pour convaincre. Aujourd’hui le taux de syndicalisation atteint 20 % des hectares de SAU de l’Orne. Nous avons encore des marges de progression. En 2008, le canton du Mêle-sur-Sarthe a enregistré la plus forte hausse du nombre d’adhérents”.
FCO : “Le bureau de la Fdsea supporte mal le discours de certains vétérinaires qui ne jouent pas le jeu. Nous déplorons une communication peu claire. Le message est pourtant simple : il faut vacciner”.
Annie Taupin, responsable commission environnement :
Surface agricole : “Comment répondre aux enjeux du développement durable ou de la biodiversité sans un minimum de surface agricole. Entre 2000 et 2003, l’Orne a perdu 2000 hectares”.
Méthanisation : “A ce jour, les dossiers démarrent péniblement. Ils n’attendent qu’à être soutenus”.
Zone humide : “Les agriculteurs doivent en rester gestionnaires. Des parcelles ont été classées zones humides sans consultation. Certaines ont un intérêt réel. D’autres pas ! Il est urgent de se mettre autour de la table”.