L'arrachage de lin : entre modernité et savoir-faire
Agriculteur et entrepreneur à Fonenay-le-Marmion (14), Bruno Vandermeersch arrache du lin depuis plusieurs décennies. Si la technique n’évolue pas, le confort progresse. Cette année, il étrenne une arracheuse «Union» avec cabine. C’est le premier modèle de ce type de la marque, à tourner dans le Calvados.
Agriculteur et entrepreneur à Fonenay-le-Marmion (14), Bruno Vandermeersch arrache du lin depuis plusieurs décennies. Si la technique n’évolue pas, le confort progresse. Cette année, il étrenne une arracheuse «Union» avec cabine. C’est le premier modèle de ce type de la marque, à tourner dans le Calvados.
La famille Vandermeersch baigne dans le lin. L’entrepreneur a découvert cette activité avec son père. «C’est lui qui a commencé à en arracher il y a plus de 60 ans ». Aujourd’hui, Bruno Vandermeersch travaille avec son fils et son gendre. L’entreprise compte trois arracheuses doubles, mais aussi un retourneur double, deux retourneurs simple et trois roudnballers. Cette année, il a acquis une nouvelle arracheuse Union. Avec ses trois machines, l’entreprise devrait travailler cette année sur plus de 750 hectares de lin.
Une longue expérience
La qualité de l’arrachage dépend du savoir-faire du chauffeur. « Quand on arrache du lin versé à la bonne hauteur, on limite les risques de bourrage sur les parcelles versées ». L’expérience aide à s’adapter aux conditions parfois délicates. Bruno Vandermeersch a arraché ses premiers lins en 1966. « A l’époque, j’avais 12 ans », se souvient-il.
En cabine !
Au fil des ans, les machines ont apporté plus de confort. Mais, la mécanique a peu évolué. « On pince et on tire. Le lin est arraché avec des poulies caoutchoutées qui permettent aussi son transport », explique Bruno Vandermeersch. Même si le dernier modèle acquis est censé remplacer son arracheuse de 1982, cette dernière peut prolonger un peu sa carrière. Sa nouvelle arracheuse est équipée d’un moteur de 230 cv. Elle travaille sur 2,50 mètres de large en deux rangs. Particularité de la machine, elle dispose d’une cabine. Avantage, le chauffeur travaille plus confortablement : finies les poussières et bienvenue à la climatisation. Inconvénient, l’engin se révèle très haut. Son conducteur perd en visibilité. Pour compenser, des caméras ont été placées sur les éléments sensibles. Le chauffeur doit donc garder un oeil sur les écrans de contrôles en cabine.
Sur trois roues
Autre évolution : le réglage des tables est désormais automatisé. « Je programme le nombre de tables d’étalage du lin en fonction des passages », détaille l’entrepreneur. L’arracheuse est également équipée de trois roues. La roue directrice est placée à l’arrière. Le tassement du sol est réduit. De plus, cette conception permet d’optimiser le rayon de braquage.
Un arrachage possible au GPS
La technologie s’immisce dans les arracheuses à lin. Bruno Vandermeersch a ainsi installé un GPS sur sa machine. « Quand je peux l’utiliser, je n’ai pas à m’occuper du volant. Je peux me concentrer davantage sur l’arrachage. C’est plus intéressant dans des parcelles semées au GPS. Je reprends les lignes de semis. L’intérêt du GPS dépend cependant de la préparation du terrain. Si ça tangue, cette technologie n’est pas toujours très réactive ». Bref dernier modèle ou pas, la compétence reste au coeur de l’arrachage.
Lin : une année difficile
« Pour l’instant, nous avons retourné des lins d’hiver plus ou moins bons. Ils sont souvent versés et mesurent parfois j’usqu’à 1,30 m. Cette récolte ne permettront pas une recette mémorable. Les lins de printemps ont également beaucoup versé. Certains se sont couchés vite avant la floraison », explique Bruno Vandermeersch.