Jean-Pierre Langlois-Berthelot
Le blé français ne doit pas se retirer du marché mondial
Jean-Pierre Langlois-Berthelot
“Si la France se retire du marché, elle prend la responsabilité, y compris morale, de générer une hausse des prix”. Le président de France Export Céréales défend
la céréale hexagonale.
Jean-Pierre Langlois-Berthelot (à ses côtés Elodie Jouanneau, ingénieure Arvalis à la station de Rots) “nous sommes face à une forte demande mondiale en céréales et un bilan production/consommation tendu. La France a démontré sa capacité à produire et, de plus, le blé apporte une contribution positive à l’amélioration de notre balance commerciale. Nous ne pouvons pas, au nom de nos égoïsmes, balayer ces enjeux !”
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TG
En préambule au débat sur l’eau et l’agriculture organisé par la FDSEA du Calvados Jean-Pierre Langlois-Berthelot (président de France Export Céréales) a souligné les enjeux de la filière céréalière française sur l’échiquier mondial. Décroissance attention danger !
La France du blé : 5ème acteur mondial
On cultive à l’échelon planétaire 220 millions d’hectares de blé. Avec 29 Mha, l’Inde arrive en tête alors que la France se positionne au 12ème rang avec 5,3 Mha. En volume cependant, notre pays se hisse à la 5ème place avec 37 Mt (670 Mt à l’échelon mondial). Un rattrapage qui s’explique par de bons niveaux de rendements : 71 qt/ha (derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne) mais bien au dessus des 30 qt/ha de moyenne mondiale. “Le blé en France est produit sous régime pluvial alors qu’on irrigue en Egypte et en Chine”, insiste Jean-Pierre Langlois Berthelot. Une façon de faire remarquer que la problématique de la ressource planétaire en eau n’est peut être pas à regarder d’abord au travers des pratiques culturales françaises.
Autre bandrille à retirer et qui fait mouche médiatiquement, la France est certes grosse consommatrice de produits phytosanitaires mais, ramené à la tonne de céréales produite, “nous sommes tout à fait dans le raisonnable”.
Certaines pendules étant remises à l’heure, Jean-Pierre Langlois-Berthelot a évoqué ensuite le poids du blé dans la balance commerciale.
7,3 Mrd e d’excédent commercial
“La différence entre les exportations et les importations se solde par un excédent dans la balance commerciale de 7,3 Mrde. Avec 18,8 Mt, la France est le 2ème exportateur mondial de blé derrière les USA. 49 % de notre blé meunier est exporté”. En résumé, “si nous nous retirons du marché mondial, nous prenons une responsabilité, y compris morale, de générer une hausse des prix”. Une hausse qui viendrait s’ajouter à des prix déjà élevés. Dans les années 2000, le prix du blé européen était découplé du prix mondial. Depuis 2005/2006, il existe un lien très fort. “C’est un choix politique au niveau de la PAC”.
En 2012, la demande est là mais la consommation est freinée par le manque de ressource. Cette tension se concrétise donc sur les cours. C’est une situation qui est entrain de s’aggraver. Une forme de régulation sans doute immorale. Quant à la spéculation, oui elle existe. Mais elle ne provoque qu’une flambée de 20 e du jour au lendemain.
En conclusion, Jean-Pierre Langlois-Berthelot a souligné “une forte demande mondiale en céréales et un bilan production/consommation tendu. La France a démontré sa capacité à produire et, de plus, le blé apporte une contribution positive à l’amélioration de notre balance commerciale. Nous ne pouvons pas, au nom de nos égoïsmes, balayer ces enjeux!”
La France du blé : 5ème acteur mondial
On cultive à l’échelon planétaire 220 millions d’hectares de blé. Avec 29 Mha, l’Inde arrive en tête alors que la France se positionne au 12ème rang avec 5,3 Mha. En volume cependant, notre pays se hisse à la 5ème place avec 37 Mt (670 Mt à l’échelon mondial). Un rattrapage qui s’explique par de bons niveaux de rendements : 71 qt/ha (derrière le Royaume-Uni et l’Allemagne) mais bien au dessus des 30 qt/ha de moyenne mondiale. “Le blé en France est produit sous régime pluvial alors qu’on irrigue en Egypte et en Chine”, insiste Jean-Pierre Langlois Berthelot. Une façon de faire remarquer que la problématique de la ressource planétaire en eau n’est peut être pas à regarder d’abord au travers des pratiques culturales françaises.
Autre bandrille à retirer et qui fait mouche médiatiquement, la France est certes grosse consommatrice de produits phytosanitaires mais, ramené à la tonne de céréales produite, “nous sommes tout à fait dans le raisonnable”.
Certaines pendules étant remises à l’heure, Jean-Pierre Langlois-Berthelot a évoqué ensuite le poids du blé dans la balance commerciale.
7,3 Mrd e d’excédent commercial
“La différence entre les exportations et les importations se solde par un excédent dans la balance commerciale de 7,3 Mrde. Avec 18,8 Mt, la France est le 2ème exportateur mondial de blé derrière les USA. 49 % de notre blé meunier est exporté”. En résumé, “si nous nous retirons du marché mondial, nous prenons une responsabilité, y compris morale, de générer une hausse des prix”. Une hausse qui viendrait s’ajouter à des prix déjà élevés. Dans les années 2000, le prix du blé européen était découplé du prix mondial. Depuis 2005/2006, il existe un lien très fort. “C’est un choix politique au niveau de la PAC”.
En 2012, la demande est là mais la consommation est freinée par le manque de ressource. Cette tension se concrétise donc sur les cours. C’est une situation qui est entrain de s’aggraver. Une forme de régulation sans doute immorale. Quant à la spéculation, oui elle existe. Mais elle ne provoque qu’une flambée de 20 e du jour au lendemain.
En conclusion, Jean-Pierre Langlois-Berthelot a souligné “une forte demande mondiale en céréales et un bilan production/consommation tendu. La France a démontré sa capacité à produire et, de plus, le blé apporte une contribution positive à l’amélioration de notre balance commerciale. Nous ne pouvons pas, au nom de nos égoïsmes, balayer ces enjeux!”