Le budget des Chambres d’agriculture maintenu
Fin septembre, les élus la Chambre d’agriculture de la Manche avaient voté une délibération dénonçant la volonté du gouvernement de diminuer le budget des Chambres d’agriculture de 15 %. Le 21 octobre, il y a renoncé dans le cadre de la loi de finances. Un soulagement pour les responsables agricoles du département, épaulés par les parlementaires.
lll Le projet de loi de finances 2020 proposait initialement de réduire de 45 millions d’euros les ressources des Chambres d’agriculture. Le 21 octobre dernier, le gouvernement a fait marche arrière en supprimant l’article 27 du projet de loi de finances. Une satisfaction et un soulagement pour les responsables de la filière. « C’est une victoire à l’arraché. On l’espérait sincèrement », confie Pascal Férey, président de la Chambre de l’agriculture de la Manche. « C’est un soulagement pour nous, élus et aussi pour les salariés », poursuit-il. Effectivement, ce projet de loi aurait eu pour conséquence une baisse budgétaire de 2,6 millions d’euros à l’échelle de la Normandie et 600 000 € pour la Manche. « Cela aurait représenté près de 10 emplois pour notre Département. Or, les agriculteurs ont besoin des techniciens pour les accompagner dans la mutation de l’agriculture », assure-t-il. Et le syndicalisme comme les responsables de la Chambre d’agriculture reconnaissent l’implication des parlementaires de la Manche.
Des acteurs indispensables
La fronde des élus de tous bords a ainsi porté ses fruits. A commencer par les députés de la majorité présidentielle. D’une seule voix, Sonia Krimi, Bertrand Sorre et Stéphane Travert, se sont félicités du choix du gouvernement. « Les Chambres d’agriculture sont des acteurs indispensables pour accompagner les agriculteurs et pour relever les défis agricoles de demain. Les agriculteurs doivent pouvoir compter sur un soutien au plus près de leurs territoires et sur une offre de services accessibles pour faire évoluer leurs pratiques et leurs productions », expliquent-ils.
Besoin de stabilité
« S’il est nécessaire que les chambres d’agriculture continuent leur modernisation, une baisse de budget pour l’année 2020 n’était pas souhaitable. Les chambres d’agriculture ont besoin de stabilité financière en adéquation avec les projets portés », poursuivent-ils, en restant « vigilants » sur la suite de la concertation.
Une grande satisfaction
Cette position est partagée par Philippe Gosselin, député Les Républicains. Il avait d’ailleurs déposé une question écrite le 15 septembre, s’inquiétant des conséquences d’une telle décision. « Sans changement, ce sont les agriculteurs et l’agriculture en France qui auraient été en difficulté », souligne-t-il. Alors, lui aussi se félicite du recul du gouvernement. « C’est une grande satisfaction », confie l’élu. « Alors que le monde agricole est en souffrance, le travail constant des Chambres est primordial pour nos agriculteurs. Il est temps de cesser l’agri-bashing, cette critique infondée et irrationnelle de notre agriculture et de nos agriculteurs », conclut-il.
Des objectifs tenables
Désormais, les Chambres d’agriculture devront s’attarder au contrat d’objectifs pour les 5 prochaines années signé avec le ministère de l’Agriculture. « C’est un deuxième combat. Il faut que ce contrat soit tenable », indique Pascal Férey, qui avec ses équipes reste sur le front.
Pour rappel, la Chambre d’agriculture de la Manche avait dénoncé en session fin septembre les conséquences désastreuses de la baisse annoncée de ses recettes fiscales. Cette baisse de recettes aurait pu conduire à une réduction du nombre de salariés. Elle aurait amoindri également durablement les capacités d’accompagnement des agriculteurs et des territoires alors que les Chambres ont besoin de moyens pour accompagner la transition agro-écologique et sociétale. Formation des jeunes, recherche et développement, innovation sont aussi des domaines où les Chambres d’agriculture veulent être acteurs.