Moisson
Le colza dépasse les prévisions
Moisson
Questions à Philippe Vincent, directeur céréales et semences
de la coopérative Agrial.

Un ciel de traîne perturbe la moisson.
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Globalement, à quel stade se situe la collecte sur la zone Agrial ?
Nous avons récolté un tiers de notre prévision de collecte, toutes graines confondues. 90 % des orges, 20 % des blés et 80 % des colzas sont battus. Nous sommes surtout avancés dans le sud de la Sarthe et en Indre-et-Loir. L’extrême hétérogénéité de rendement marque vraiment cette année. On le dit un peu tous les ans, mais ce phénomène est particulièrement marqué en 2011.
Pouvez-vous donner une estimation des rendements ?
C’est difficile d’établir des rendements moyens. Ils varient beaucoup selon la profondeur de sol et la pluviométrie. En orge, la moyenne est comprise
entre 60 et 65 quintaux. Nous sommes conformes à nos prévisions. En colza, là aussi, les résultats sont très hétérogènes. On passe de 5 à 48 quintaux ! Il en reste pas mal à récolter dans l’Orne et le Calvados, mais la moyenne atteint 33 qx. Le rendement est plutôt supérieur à l’an dernier. Nous devrions donc réaliser une collecte légèrement supérieure à l’an dernier. Notre prévision risque donc d’être dépassée. Les blés sont terminés en Indre-et-Loire et avancés à 75 % sur le Sud-Sarthe et 25 % sur le Nord de ce département. Les rendements sont décevants. Entre 2010 et 2011, on passe de 65 à 50 qx en Indre-et-Loire. Nous avions une prévision à 58.
Qu’attendez-vous des parcelles bas-normandes ?
Nous avons beaucoup d’incertitudes. Le potentiel est bon. Les terres sont plus profondes, c’est plus tardif. Davantage d’eau est tombé au nord qu’au sud. Reste aussi la question de la qualité. Jusqu’à maintenant, les chiffres étaient bons : 78,8 de PS, 11,8 de protéines. C’est clair que les pluies feront chuter le PS. De combien ? Je ne sais pas. Nous pouvons aussi redouter, sur les parcelles bien mouillées, des débuts de pré-germination. Ce problème impacterait la qualité et limiterait nos débouchés à l’exportation. Mais, nous n’en sommes pas encore là. Pour l’instant, je ne suis pas inquiet.
La sécheresse n’incite-t-elle pas les éleveurs à autoconsommer leurs céréales. Quelle est l’influence sur la collecte d’Agrial ?
La part d’autoconsommation est sensiblement plus importante. Et les agriculteurs stockent toujours les mêmes tonnages. Donc lorsque la collecte globale baisse, notre volume collecté baisse proportionnellement un peu plus. Même si nous sommes en pleine moisson d’été, les maïs posent question. Certains, qui commercialisent traditionnellement du maïs grain, ont vendu du maïs sur pied pour l’ensilage. La collecte maïs avait déjà régressé l’an dernier. Ce phénomène s’accentue.
Stocks bas et récolte incertaine, les fondamentaux du marché restent haussiers…
Au plan mondial, les bilans présentent la même configuration que l’an dernier. Mais ces bilans se tendent un peu en blé. Nous étions à 190 millions de tonnes de stock en fin de campagne, on prévoit désormais 182. En maïs, les prévisions d’utilisation progressent. L’an dernier, nous étions à 842 millions de tonnes. Cette année, ce chiffre atteint 877 millions au niveau mondial. En fin de campagne, le stock se réduit tous les ans.
Comment expliquez-vous la baisse des cours ?
En 2010, l’absence des pays proches de la mer Noire à l’exportation a beaucoup surpris le marché. En 2011, ils seront présents. En ce moment l’Egypte achète, mais nous passons difficilement. Les blés français sont trop chers. Le retour de la zone mer Noire explique la baisse des marchés. Cependant, cette baisse est toute relative. Les prix demeurent corrects. Les inquiétudes portent davantage sur l’économie mondiale. Comment les marchés financiers réagiront par rapport aux dettes en Europe ou aux Etats-Unis ? Comment nos marchés céréaliers seront-ils impactés ? La récente baisse vue sur le marché est uniquement liée aux inquiétudes financières.
Nous avons récolté un tiers de notre prévision de collecte, toutes graines confondues. 90 % des orges, 20 % des blés et 80 % des colzas sont battus. Nous sommes surtout avancés dans le sud de la Sarthe et en Indre-et-Loir. L’extrême hétérogénéité de rendement marque vraiment cette année. On le dit un peu tous les ans, mais ce phénomène est particulièrement marqué en 2011.
Pouvez-vous donner une estimation des rendements ?
C’est difficile d’établir des rendements moyens. Ils varient beaucoup selon la profondeur de sol et la pluviométrie. En orge, la moyenne est comprise
entre 60 et 65 quintaux. Nous sommes conformes à nos prévisions. En colza, là aussi, les résultats sont très hétérogènes. On passe de 5 à 48 quintaux ! Il en reste pas mal à récolter dans l’Orne et le Calvados, mais la moyenne atteint 33 qx. Le rendement est plutôt supérieur à l’an dernier. Nous devrions donc réaliser une collecte légèrement supérieure à l’an dernier. Notre prévision risque donc d’être dépassée. Les blés sont terminés en Indre-et-Loire et avancés à 75 % sur le Sud-Sarthe et 25 % sur le Nord de ce département. Les rendements sont décevants. Entre 2010 et 2011, on passe de 65 à 50 qx en Indre-et-Loire. Nous avions une prévision à 58.
Qu’attendez-vous des parcelles bas-normandes ?
Nous avons beaucoup d’incertitudes. Le potentiel est bon. Les terres sont plus profondes, c’est plus tardif. Davantage d’eau est tombé au nord qu’au sud. Reste aussi la question de la qualité. Jusqu’à maintenant, les chiffres étaient bons : 78,8 de PS, 11,8 de protéines. C’est clair que les pluies feront chuter le PS. De combien ? Je ne sais pas. Nous pouvons aussi redouter, sur les parcelles bien mouillées, des débuts de pré-germination. Ce problème impacterait la qualité et limiterait nos débouchés à l’exportation. Mais, nous n’en sommes pas encore là. Pour l’instant, je ne suis pas inquiet.
La sécheresse n’incite-t-elle pas les éleveurs à autoconsommer leurs céréales. Quelle est l’influence sur la collecte d’Agrial ?
La part d’autoconsommation est sensiblement plus importante. Et les agriculteurs stockent toujours les mêmes tonnages. Donc lorsque la collecte globale baisse, notre volume collecté baisse proportionnellement un peu plus. Même si nous sommes en pleine moisson d’été, les maïs posent question. Certains, qui commercialisent traditionnellement du maïs grain, ont vendu du maïs sur pied pour l’ensilage. La collecte maïs avait déjà régressé l’an dernier. Ce phénomène s’accentue.
Stocks bas et récolte incertaine, les fondamentaux du marché restent haussiers…
Au plan mondial, les bilans présentent la même configuration que l’an dernier. Mais ces bilans se tendent un peu en blé. Nous étions à 190 millions de tonnes de stock en fin de campagne, on prévoit désormais 182. En maïs, les prévisions d’utilisation progressent. L’an dernier, nous étions à 842 millions de tonnes. Cette année, ce chiffre atteint 877 millions au niveau mondial. En fin de campagne, le stock se réduit tous les ans.
Comment expliquez-vous la baisse des cours ?
En 2010, l’absence des pays proches de la mer Noire à l’exportation a beaucoup surpris le marché. En 2011, ils seront présents. En ce moment l’Egypte achète, mais nous passons difficilement. Les blés français sont trop chers. Le retour de la zone mer Noire explique la baisse des marchés. Cependant, cette baisse est toute relative. Les prix demeurent corrects. Les inquiétudes portent davantage sur l’économie mondiale. Comment les marchés financiers réagiront par rapport aux dettes en Europe ou aux Etats-Unis ? Comment nos marchés céréaliers seront-ils impactés ? La récente baisse vue sur le marché est uniquement liée aux inquiétudes financières.