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Elevage
Le coût de production des éleveurs allaitants en Normandie

Les éleveurs allaitants suivis dans le cadre des Réseaux d’Elevage bovins viande de Normandie se sont réunis dans la Manche et dans l’Eure pour faire le point sur leur coût de production, les comparer et dégager des pistes pour les faire baisser et donc améliorer leur résultat économique.

Les exploitations des réseaux d’élevage bovins viande de Normandie ont servi de support pour tester et affiner la méthode au niveau régional et national. A l'occasion de ce test, 2 journées réunissant les éleveurs des réseaux ont permis de présenter la méthode et d’analyser les premiers  résultats. Les participants ont donc eu l’occasion de faire connaissance entre eux et avec les différents ingénieurs en charge du suivi des élevages dans chaque département. Ces réunions ont permis aux éleveurs de faire part de leur expérience, de présenter leurs résultats, de les analyser, de se comparer et de rechercher des solutions pour faire baisser  leur coût de production (graphique 1).Au cours des 2 séances de travail, la productivité de la main d'œuvre, à savoir la production de viande vive ramenée à l'unité main d'œuvre, est apparue comme un facteur important de la maîtrise du coût de production. Effectivement, sur ce critère, il existe de fortes variations entre les éleveurs présents. Outre l'augmentation du nombre de vache par UMO quand elle est possible, l'amélioration de la productivité de la main d'œuvre passe aussi par celle du troupeau : nombre de veau sevré par vache, poids des broutards et des vaches de réforme.Des écarts importants sont aussi apparus sur le niveau des charges opérationnelles entre les élevages. Ces 2 réunions ont permis d'échanger sur les stratégies en place et entre autre le niveau d'autonomie alimentaire des élevages.Les charges de mécanisations font partie des postes importants présentant de fortes variations. Là aussi les éleveurs ont eu des échanges constructifs.Sur la méthode, les éleveurs ont apprécié cette façon différente de présenter les résultats économiques. La prise en compte dans le coût de production d'une rémunération objective de leur travail (1.5 SMIC pour une UMO exploitant à plein temps) a été considérée comme réaliste. D'ailleurs, le fait qu'en moyenne, les éleveurs ne se rémunèrent qu'à la moitié de cet objectif a bien souligné la difficulté économique de ce secteur de production et la nécessité de tout mettre en œuvre pour s'approcher de cet objectif. Au cours de ces journées, les participants  se sont ensuite rendus dans 2 élevages. Les éleveurs qui recevaient ont présenté leur exploitation, et avec l’aide du conseillé spécialisé viande bovine chargé du suivi , les résultats et les pistes d’adaptation permettant de faire diminuer leur coût de production.

Premier élevage en Manche (tableau 1)

Système naisseur. Centre Manche. 80 vaches charolaises. 101 PMTVA. 93 ha de SAU majoritairement en herbe avec récolte de l’herbe en ensilage-enrubannage et foin. 1,3 UTH dont 0,3 UTH salarié.Pour mesurer l’intérêt d’augmenter la production brute de viande vive de l’exploitation, deux simulations concernant la productivité des surfaces et du troupeau ont été réalisées. - Améliorer la gestion du système fourrager en mettant en place un pâturage tournant avec récolte précoce des excédents d’herbe au printemps (ensilé ou enrubanné). Tout en conservant les mêmes niveaux de performances animales, en récoltant 7 ha d’herbe en plus, l’exploitation peut supporter 7 UGB en plus et réduire la consommation de 120 kg de concentré/UGB. Au final, la production de viande vive augmente de 1 772 kg vifs et le coût de production diminuent de - 17 €/100 kg de viande vive. Ce calcul ne prend pas en compte d’investissement particulier en niveau des bâtiments et se fait sans modification du niveau des aides.- Améliorer les performances animales en élevant le niveau génétique du troupeau : utilisation de taureaux reproducteurs sélectionnés (IA et monte naturelle) et sélection raisonnée de la voie femelle notamment au travers du contrôle de performances.  Avec une augmentation de + 15 kgc/JB, + 19 kgc et + 0,12 €/ kgc/vache de réforme, + 15 kg vifs/broutard ; la production de viande vive augmente de + 2 700 kg vifs et le coût de production diminue de - 20 €/100 kg de viande vive. Ces deux mesures cumulées permettent donc de réduire globalement les coûts de production de l’atelier viande de - 37 €/100 kg de viande vive.

Second élevage dans l’Eure (tableau 2)

Système polyculture + naisseur-engraisseur de bœufs. Situé près de Bernay. 37 charolaises. 32 PMTVA. 123 ha de SAU dont 48,50 ha de SFP incluant 6 ha de maïs ensilage. 1 UTH. Deux leviers sont mobilisables pour augmenter la production brute de viande vive :- élever le niveau génétique du troupeau permet d’améliorer les performances des animaux vendus finis de + 5 % ce qui se traduit par une augmentation de la production brute de viande vive de + 1 175 kg. Dans ce cas, les coûts de production diminuent de - 16 €/100 kg  de viande vive ;- améliorer la productivité numérique du troupeau de 3 points en passant de 88 % de veaux sevrés pour 100 femelles mises à la reproduction à 91 % permet d’augmenter la production brute de viande vive de + 740 kg vifs. Ce résultat permet de réduire les coûts de production de - 10 €/100 kg de viande vive.En cumulant les deux applications, il est possible de réduire globalement les coûts de production de l’atelier viande de - 26 €/100 kg de viande vive.Sur cette exploitation, deux autres simulations ont été réalisées afin d’améliorer le revenu de l’éleveur :- réduire la surface fourragère en supprimant les 6 ha d’ensilage de maïs en les convertissant  en culture de vente ( colza ) et en les remplaçant par l’achat de 250 tonnes de pulpe sur pressée. L’intérêt économique de cette substitution permet un gain économique de 3 000 € ;- rajeunissement de la production de bœuf en produisant des animaux de moins de 30 mois, commercialisés dans le cadre de la filière “Bœuf de nos régions”. La diminution de l’âge à l’abattage des bœufs réduit les besoins fourragers qui se traduisent pour une diminution de la surface en ensilage de maïs de 1,30 ha convertie en culture de vente. En définitive, la simulation permet d’espérer un gain économique de près de 2 000 €.L’ensemble des participants, largement satisfait de leur journée a émis le souhait de renouveler ce principe de réunion alliant travaux théoriques en salle et mise en situation réelle dans un élevage.

Pour en savoir plus

- Chambre d’Agriculture CalvadosPerrine Gehin - Tél : 02 31 70 25 83 p.gehin@calvados.chambagri.fr

- Chambre d’Agriculture de l’Eure et de Seine-MaritimeRégis Laffay - Tél : 02 32 47 35 50 regis.laffay@eure.chambagri.fr

- Chambre d’Agriculture de la MancheJean Claude Dorenlor - Tél : 02 33 06 49 61 jdorenlor@manche.chambagri.fr

- Chambre d’Agriculture de l’OrnePatrick Cartoux - Tél : 02 33 31 48 17 patrick.cartoux@orne.chambagri.fr

- Institut de l’ElevagePhilippe Tresch - Tél : 03 22 33 64 73 philippe.tresch@idele.fr

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