Pour l’avenir
Le Grand Projet du Haras du Pin
Vendredi 18 décembre, un point presse était organisé au Haras du Pin pour faire le point sur le Grand Projet du site. Il repose sur trois piliers : le tourisme, le sport et la formation.
Vendredi 18 décembre, un point presse était organisé au Haras du Pin pour faire le point sur le Grand Projet du site. Il repose sur trois piliers : le tourisme, le sport et la formation.
Faire du Haras du Pin le Versailles du Cheval, telle est l’ambition du Grand Projet développé au Pin-au-Haras. La Région Normandie et le Département de l’Orne se mobilisent pour développer l’attractivité du lieu. Avant les fêtes de fin d’année, un point presse était organisé pour présenter les avancées, déclinées en trois volets.
Le sport
L’idée est de créer un pôle international de sports équestres. Il s’appellera : Le site des grands champs. Plusieurs espaces sont géographiquement définis. Une allée centrale, aussi appelée Allée des Grands Champs, relie entre eux les différents espaces : le petit belvédère, à droite, pour observer les chevaux à l’entrainement avant leur entrée en piste et plus largement le site dans son ensemble ; les terrasses, à gauche, notamment avec vue sur la carrière principale ; quatre carrières ; 300 boxes en dur. Un bâtiment d’accueil des professionnels (staff, jury, compétiteurs) et un autre du public (restaurant, locaux loués aux partenaires) sont dans les plans. Un système d’arrosage préservant l’eau, des surfaces de stationnement et des sanitaires sont aussi au menu. Budget prévisionnel : 15,4 millions d’euros, financé par le Département, la Région, l’État et l’Europe. Le permis de construire du projet sportif a été déposé le 10 décembre. Lancement des travaux à l’automne pour une livraison des équipements à l’été 2022. Le site du Haras du Pin a été retenu comme centre de préparation des Jeux olympiques 2024.
La formation
Si le site du Haras du Pin accueille déjà des formations portées par l’Institut français du cheval et de l’équitation, le Grand Projet ambitionne de mettre un coup de booster dans ce domaine. Une première formation, menée en partenariat avec le Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Orne, a pour objectif de sensibiliser aux risques équins. Au pays du cheval, les pompiers sont sollicités sur des interventions impliquant la présence d’équidés. Objectif : accueillir plus de 200 pompiers par an. Une seconde formation est dans les tiroirs, avec l’École de management de Normandie, Agro Sup Dijon et l’Université du Kentucky : un Master of equine science and business (MESB). Le master est axé sur le management et la gestion des entreprises équines, tout en offrant aux étudiants un cadre et un support pédagogique où ils peuvent loger leurs chevaux. Les étudiants bénéficieront de la construction des logements collectifs. Ouverture des formations prévue en septembre 2022.
Le tourisme
Côté hébergement, différentes offres devraient voir le jour : hôtellerie haut de gamme ; locations saisonnières et à la semaine, ou résidentielles pour attirer des habitants permanents ou secondaires ; des cabanes dans les arbres ; de l’hébergement de groupes. Un espace bien-être (spa, yoga, piscine, parcours zen) sera accessible sur le site. Pour les activités touristiques, le Grand Projet mise sur la relation entre l’homme et le cheval avec des cours d’éthologie, des stages cavaliers confirmés, un théâtre équestre, etc. Budget pour le moment estimé à 63 millions d’euros. Une mise en concurrence des opérateurs investisseurs doit être lancée en début année pour une contractualisation en 2022.
Et aussi
Dans les cartons également, un pôle d’insémination et de transfert d’embryon, un centre de remise en forme des chevaux athlètes, un centre de valorisation des chevaux de traits et des ânes normands.
Trois questions à Laurence Meunier, présidente du Conseil des Chevaux de Normandie, membre du comité de pilotage du Grand Projet
>> Que va apporter le Grand Projet pour la filière équine normande ?
Il va développer des opportunités sur lesquelles le Conseil des Chevaux de Normandie travaille depuis longtemps. Sur le plan touristique, il offre un package complet d’hébergements, dans un lieu imprégné par le cheval. On espère que les locaux vont aider à tisser une toile petit à petit et tirer le reste de la filière.
>> D’un point de vue sportif, existe-t-il un risque de concurrence avec les pôles de Deauville et Saint-Lô ?
Le site va permettre d’organiser de grands événements, avec des équipements exceptionnels. Le pôle hippique de Saint-Lô accueille des cavaliers de CSO, du niveau amateur à très haut. Ils ont tous besoin de travailler sur des terrains différents pour faire évoluer leurs chevaux. Il y a de la demande. Avec une riche offre de circuits en Normandie, on espère capter des professionnels qui viennent de plus loin. Les sites sont complémentaires sur le plan des disciplines : Saint-Lô propose du horse ball : le Pin est reconnu pour l’attelage de haut niveau et le complet ; Deauville, pour le dressage.
>> Et côté formation ?
Depuis longtemps, on pense à créer une académie internationale du cheval. Le Grand Projet offre cette possibilité car il comprend des salles de formation, des lieux d’hébergement. Le Haras du Pin offre un plateau technique pour les apprenants qui pourraient venir d’autres sites normands. Il y a aussi quelque chose à penser car les formations équines normandes vont jusqu’au bac +3 quand le MESB pensé au Pin est un Bac + 6. De nouvelles formations longues, qui accueilleraient des étudiants étrangers en stage par exemple, pourraient aussi voir le jour. Il y a beaucoup à développer.
Propos recueillis par Julie Pertriaux