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Cidriculture
Le Pommeau du Maine rejoint le cercle prestigieux des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée)

Le Pommeau du Maine est à la veille de décrocher officiellement le fameux sésame que constitue la reconnaissance en AOC. Quasiment 20 années de persévérance enfin reconnues.

Denis Roulland et Michel Duval: l’aire géographique n’a retenu que 141 communes. Quant au verger, il doit être composé d’au moins 50 % de pommiers haute-tige.
Denis Roulland et Michel Duval: l’aire géographique n’a retenu que 141 communes. Quant au verger, il doit être composé d’au moins 50 % de pommiers haute-tige.
© TG

Ils n’étaient que 4 producteurs de Pommeau du Maine dans les années 90. Ils sont 8 aujourd’hui fédérés au sein de la section Pommeau du Maine (que préside Denis Rouland) de l’ANIPP et acteurs du syndicat des producteurs de Cidre, Fine et Pommeau du Maine (que préside Michel Duval). Une petite niche qui joue désormais dans la cour des grands.

Retoqué deux fois
Le Pommeau de Normandie a été reconnu en avril 1991. Celui de Bretagne en mai 1997. Entre les deux, le Pommeau du Maine a aussi tenté sa chance. Deux fois retoqué par l’INAO (Institut National des Appellations d’Origine). “Pas assez nombreux, trop dispersés, pas assez organisés, absence de préalables AOC cidricoles comme le Cidre ou le Calvados (...)”, leur-a-t-’on répondu.
Bien que ballotée entre Bretagne et Normandie, la poignée de producteurs historiques a persévéré dans sa volonté d’aboutissement. Tout d’abord en créant en 1992 son syndicat. Ensuite en travaillant en étroite collaboration avec l’INAO. Experts et professionnels ont planché de longs mois pour affiner l’aire géographique de production. Un gros travail au regard de la diversité des sols et des écarts de précocité (jusqu’à 15 jours) d’un bout du périmètre initial à l’autre.
L’aire a perdu sa partie sarthoise, la moitié de la Mayenne et n’a conservé qu’un poil de Maine-et-Loire. In fine, seulement 141 communes ont été retenues. Un grand coup de balae peut-on considérer, mais qui garantit l’originalité, la typicité et la constance d’un produit et d’une fierté régionale.  On a même utilisé la photographie aérienne pour quantifier la proportion de haute-tige dans le verger de départ. Ce qui a permis, au cahier des charges, de placer la barre à au moins 50 %.
Et si le process de fabrication est similaire a celui des Pommeaux Bretagne et Normandie, le produit fini affiche une richesse en sucre plus soutenue. Effet terroir bien sûr mais aussi effet variétés. 29 figurent au cahier des charges : Avrolles, Bedan, Blanc Sur, Blanchet, Ciré rouge, Damelot, Douce Moên, Doux Evêque, Doux Normandie, Fréquin Angevine, Fréquin Barré, Fréquin Cœur de Bœuf, Fréquin Jumelle, Fréquin Précoce, Fréquin tardif de la sarthe, Fréquin Vert, Fréquin rouge, grand-mère, Groseille, Jamette, Locart Blanc, Locart Vert, Long Bois, Petit jaune, Queue Torse, Robert de rennes, Romany, Rousse de la Sarthe, Telloire.

Un gain de notoriété
Avec cet acquis, le Pommeau du Maine va gagner en notoriété. “C’est la reconnaissance d’un historique et d’un savoir-faire”, clament de concert Denis Rouland et Michel Duval avant d’insister : “il s’agit avant tout d’une démarche de producteurs et non pas d’une démarche politique”.
Le département de la Mayenne doit cependant aujourd’hui une fière chandelle à ses cidriculteurs. Grâce à eux, il décroche sa première AOC mayennaise pur jus . 
Côté production, cette AOC va sans doute créer un appel d’air sans pour autant révolutionner les volumes. Le Pommeau du Maine va bénéficier des campagnes de promotion collective. Son référencement dans la distribution ou sur les tables de la restauration s’en trouvera facilité.
Du côté de la commission d’agrément, on s’attend ainsi à en déguster un peu plus en entraînant quelques nouveaux producteurs dans cette spirale positive. Grâce aux 600 ha de verger actuel, on produit environ 30 000 bouteilles par an. “Produire plus demain ?” “Pourquoi pas mais sans aucune concession sur la qualité”, répondent les ambassadeurs du tout nouveau Pommeau AOC du Maine.

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