Le président des JA du Mali milite pour l’aide au développement
Ibrahim Sidibé, 27 ans, président de la Fédération Nationale des Jeunes Agriculteurs du Mali est venu en France dans le cadre de la campagne « Des Fermes,
pas des Firmes ! ». Engagée par l’ AFDI* auprès des candidats aux législatives, l’association de solidarité internationale a lancé une pétition en ligne afin que l’agriculture familiale soit une priorité de l’Aide Puplique au Développement (APD) française.
De nos jours, l’agriculture familiale emploie 40 % de la population active mondiale. Chômage, exode rural, émigration économique, cette agriculture permet de lutter contre un bon nombre de facteurs néfastes. En 2015, seulement 4,5 % de l’APD mondiale était consacré à l’agriculture. C’est pourquoi l’AFDI a décidé d’agir. A deux semaines des élections législatives, Ibrahim Sidibé est venu rencontrer les futurs députés afin de rappeler la place importante que possède l’agriculture familiale dans les pays en développement et l’importance des aides qui lui sont apportées.
Président, intervenant et agriculteur
En plus de son statut de président, Ibrahim Sidibé est aussi membre du réseau des paysans relais en agroécologie de la coordination nationale des organisations paysannes du Mali (CNOP). Il est éleveur de poules pondeuses et dirige une exploitation de maraîchage et arboricole. Sa ferme agricole s’étend sur 4 hectares et sa ferme arboricole sur 6 hectares. Dans un futur proche, Ibrahim Sidibé veut évoluer vers une production laitière. Dans le cadre de la campagne menée par l’AFDI, Ibrahim Sidibé a décidé d’intervenir auprès des candidats afin de leur faire comprendre l’importance des APD pour l’agriculture. « Je suis venu témoigner pour renforcer cette campagne et faire prendre conscience aux députés ce que nous faisons (du sud au nord). Ma présence ici sert également à renouer les relations entre nos deux pays. C’est aussi expliquer à ces candidats que l’élaboration des budgets (comme l’APD) peut intervenir favorablement au développement de l’agriculture qui possède une importance capitale », insiste Ibrahim Sidibé.
De forts enjeux
Paradoxalement, deux tiers des personnes malnutries dans le monde sont des agriculteurs. En 2015, sur 192 milliards de dollars, l’APD mondiale a seulement consacré 9 milliards de dollars à l’agriculture.
« En raison de cette baisse des APD depuis les années 80 à aujourd’hui, nous aimerions qu’une forte partie de cette somme soit allouée à l’agriculture », explique l’agriculteur malien. Aider l’agriculture africaine (et celle d’autres pays en développement) est une priorité. « Il faut que l’on s’accompagne par des propositions pertinentes pour obtenir des impacts bénéfiques au niveau de nos pays. Plusieurs aspects peuvent aider l’agriculture africaine. Par exemple, ce que nous faisons aujourd’hui, nos échanges entre nos pays sont très importants. Les objectifs sont le brassage et la création de liens entre la France et le Mali. Des problèmes restent communs et nous pouvons trouver des solutions ensemble et ainsi, avoir de vraies relations fructueuses entre les deux parties », ajoute l’exploitant.
OPA
« Les organisations paysannes servent à regrouper un certain nombre d’acteurs pour faire face à des enjeux auxquels elles sont confrontées », admet le président des JA maliens. Stratégie de développement agricole, politique de développement agricole, etc. les OPA possèdent un rôle central pour la défense des intérêts. « L’organisation des OPA doit être optimale aujourd’hui afin de faire face à leurs propres problèmes. Aujourd’hui, au Mali, nous avons beaucoup de ressources mais elles sont très mal réparties dans nos différentes exploitations. Nous pourrions capitaliser et ainsi créer de l’épargne pour aider d’autres organisations qui sont dans le besoin en terme d’équipement et d’investissement. Voilà l’importance du rôle que peut jouer une OPA pour le développement agricole », explique Ibrahim Sidibé.
Mali/France
« Les échanges d’expérience apportent beaucoup. On n’a pas la même culture, les mêmes conditions climatiques, la même réalité, etc. Ils vont permettre de faire des découvertes et de renforcer les capacités des acteurs à faire face à un certain nombre de problèmes. C’est aussi un lieu d’apprentissage pour nos deux pays (techniques, culture). Enfin, nous pouvons accompagner les différentes initiatives au niveau de nos deux patries », ajoute le Malien.
Afdi, 8 propositions
L’association a proposé 8 mesures qui rappellent l’importance de l’APD par rapport à l’agriculture familiale, retrouvez-les,la pétition ainsi que toute la compagne « Des Fermes, pas des Firmes ! ».
Sur www.afdi-opa.org