Jean-François Le Grand, président du Conseil général de la Manche
“L’élevage départemental n’est pas délocalisable”
Pour le président du Conseil général de la Manche, l’élevage départemental n’est pas délocalisable. “Nous sommes sur un socle de production qui est un socle naturel”, insiste Jean-François Le Grand. Mais la mondialisation est quand même à craindre en terme de concurrence.

Comment établissez-vous votre politique agricole départementale ?
Chaque année, il y a une réunion préparatoire avec la Chambre d’Agriculture dans son hétérogénéité et dans sa composition pour arrêter la politique agricole départementale. D’ailleurs, on nous reproche souvent d’être à la remorque de la Chambre d’Agriculture. Ce n’est pas une remorque, c’est un dialogue. Mais l’essentiel est d’aller vers l’excellence et vers les mesures qui sont les meilleures pour que l’élevage, tel qu’il existe dans la Manche, puisse continuer à être florissant. Nous sommes probablement l’un des derniers départements à disposer d’une telle richesse d’élevages et d’éleveurs.
Il faut désormais cohabiter avec la mondialisation. Sommes-nous menacés par une éventuelle délocalisation de notre élevage ?
La mondialisation est un risque en terme de concurrence mais il n’ y a pas de risque de délocalisation. Nous sommes sur un socle de production qui est un socle naturel. Au contraire, l’évolution de la PAC va être de telle nature que ce type de production va être renforcé. On va avoir une évolution des premier et second piliers pour que l’on aille vers une autonomie agricole européenne beaucoup plus importante. Dans cette recherche d’autonomie, dans cette évolution d’une PAC durable, il y a une très grande chance pour les éleveurs bovins de la Manche.
On accuse la vache de trouer la couche d’ozone. Vous qui placez l’environnement au cœur de vos préoccupations et si vous étiez procureur, vous seriez plutôt tenté d’instruire le dossier à charge ou à décharge?
Je pense qu’il y a plus d’humains en France que de bovins. Et bien, que chacun se regarde car nous contribuons tous à trouer la couche d’ozone.