Conjoncture
L'élevage victime d'un effet ciseau
Conjoncture
Hausse du prix des aliments et autres intrants, baisses effectives ou à venir de la viande et du lait, mise aux normes "bien-être" (...). L'élevage normand est victime d'un effet ciseau qui pourrait être lourd de conséquences.

Pascal Férey (président de la FDSEA de la Manche) : "on souhaite avoir des relations normalisées avec la Grande Distribution. On se retrouvera à la Toussaint pour échanger à nouveau sur la base de comptabilités plus abouties". Dans cette rencontre in situ entre le syndicalisme agricole (jeune et aîné) et la distribution, Système U, Leclerc et Auchan avaient fait le déplacement. Cumulés, ils pèsent presque 50 % de part de marché.
©
TG
"Si nous n'arrivons pas à répercuter nos coûts de production à la transformation et à la grande distribution, nous allons vivre un massacre économique dans les départements d'élevage". La sonnette d'alarme a été tirée ce lundi au GAEC de La Bauquière à Guéhébert dans la Manche. Une exploitation "normale" avec 3 associés (Stéphane Lecoeur, Joël et François Capelle) et un salarié. 650 000 litres de lait, 200 truies naisseur/engraisseur, 40 taurillons et 125 ha. Une exploitation qui, face à la conjoncture (lire ci-contre), pourrait lever le pied sur l'élevage pour donner un léger coup d'accélérateur sur les productions céréalières. Au régime ration sèche, l'atelier taurillons à d'ailleurs déjà réduit la voilure. A titre d'illustration, la Manche dispose d'une capacité supplémentaire de production céréalière de 100 000 ha.
Dommages collatéraux
Si cette adaptation, contrainte et forcée, venait à s'accélérer, les dommages collatéraux seraient très pervers. L'autosuffisance nationale en produits laitiers et carnés tracés en prendrait un sérieux coup. Des ateliers de transformation, faute de minerai, et les emplois qui vont avec seraient menacés (7 % de la population active en Basse-Normandie travaille pour l'agriculture ou l'agroalimentaire). L'installation de centaines de jeunes agriculteurs tous les ans remise en cause...
Ce sont ces messages qu'ont voulu faire passer la FDSEA et les JA de la Manche ce lundi. Ils avaient invité, in situ, la grande distribution à venir toucher du doigt un effet ciseau dont personne ne sortirait gagnant si aucun n'accepte de faire son bout de chemin.
Système U, Leclerc et Auchan ont répondu "présents" appréciant au passage la méthode. "Ça change du blocage avec 3 tracteurs et un tas de fumier devant la porte du magasin".
"On souhaite avoir des relations normalisées avec la grande distribution", leur a répondu Pascal Férey. Pour autant, les grandes enseignes ne se sont pas engagées. "On va faire remonter vos demandes auprès de notre centrale d'achat", pour les uns. "Nous avons déjà subi une hausse de 6 à 9 % de la part de nos fournisseurs" pour les autres. Reste qu'ils s'accordent sur un point : il s'agit d'un billard à 3 bandes où la transformation joue également un rôle important. Acquiescement du côté du syndicalisme agricole qui entretient également le dialogue avec cet autre acteur. Et Pascal Férey d'évoquer également la responsabilité des fabricants d'aliments.
En attendant, rendez-vous a été pris à la Toussaint pour un bilan post-concertation.
Les demandes de la FDSEA 50
- Activer l'accord du 3 mai 2011 afin de prendre en compte la hausse des charges en élevage et en production légumière,
- Activer l'observatoire des prix et des marges pour que cette répercussion se fasse de manière transparente dans les différentes filières et ne repose pas entièrement sur le consommateur,
- Respecter les accords sur l'affichage des logos garantissant des produits exclusivement français : VPF, VBF...
Dommages collatéraux
Si cette adaptation, contrainte et forcée, venait à s'accélérer, les dommages collatéraux seraient très pervers. L'autosuffisance nationale en produits laitiers et carnés tracés en prendrait un sérieux coup. Des ateliers de transformation, faute de minerai, et les emplois qui vont avec seraient menacés (7 % de la population active en Basse-Normandie travaille pour l'agriculture ou l'agroalimentaire). L'installation de centaines de jeunes agriculteurs tous les ans remise en cause...
Ce sont ces messages qu'ont voulu faire passer la FDSEA et les JA de la Manche ce lundi. Ils avaient invité, in situ, la grande distribution à venir toucher du doigt un effet ciseau dont personne ne sortirait gagnant si aucun n'accepte de faire son bout de chemin.
Système U, Leclerc et Auchan ont répondu "présents" appréciant au passage la méthode. "Ça change du blocage avec 3 tracteurs et un tas de fumier devant la porte du magasin".
"On souhaite avoir des relations normalisées avec la grande distribution", leur a répondu Pascal Férey. Pour autant, les grandes enseignes ne se sont pas engagées. "On va faire remonter vos demandes auprès de notre centrale d'achat", pour les uns. "Nous avons déjà subi une hausse de 6 à 9 % de la part de nos fournisseurs" pour les autres. Reste qu'ils s'accordent sur un point : il s'agit d'un billard à 3 bandes où la transformation joue également un rôle important. Acquiescement du côté du syndicalisme agricole qui entretient également le dialogue avec cet autre acteur. Et Pascal Férey d'évoquer également la responsabilité des fabricants d'aliments.
En attendant, rendez-vous a été pris à la Toussaint pour un bilan post-concertation.
Les demandes de la FDSEA 50
- Activer l'accord du 3 mai 2011 afin de prendre en compte la hausse des charges en élevage et en production légumière,
- Activer l'observatoire des prix et des marges pour que cette répercussion se fasse de manière transparente dans les différentes filières et ne repose pas entièrement sur le consommateur,
- Respecter les accords sur l'affichage des logos garantissant des produits exclusivement français : VPF, VBF...