Dans la Manche, disparition des passages à niveau
Les agriculteurs voient rouge
Dans la Manche, disparition des passages à niveau
Laurent Deguelle, producteur laitier, voit rouge et voudrait bien que la SNCF mette au vert les signaux du passage à niveau séparant son corps d’exploitation et ses 40 ha de terres situés de l’autre côté de la ligne Lison-Lamballe. Le passage à niveau en question, situé sur la commune du Loreur, existe depuis 1879, date de mise en service de la section Coutances-Avranches. Problème, la SNCF, ou plutôt Réseau Ferré de France, a décidé de rénover la ligne et de supprimer quelques passages à niveau. Voilà qui ne fait pas l’affaire de nombreux agriculteurs, qui seront obligés, comme Laurent Deguelle, d’effectuer des kilomètres de tracteur supplémentaires pour leurs travaux ou simplement surveiller leur troupeau.

Laurent Deguelle, producteur laitier au Loreur (Manche), devant le passage à niveau 60. “Le munir de barrières automatiques serait simple de la part de la SNCF et de RFF. Cela me simplifierait la vie”.
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Financièrement, Laurent Deguelle, a établi le surcoût : 300 heures, au minimum, de tracteurs supplémentaires. Notre producteur ne désespère pourtant pas, « je suis ouvert à la négociation. Il faut que RFF comprenne que ma ferme deviendra une véritable enclave avec la suppression du passage à niveau ».Sur toute cette portion de ligne, notamment sur la Haye-Pesnel, Montviron, Lolif, les producteurs estiment qu’enlever « leurs » passages à niveau seraient une hérésie. « Nous faisons partie du tissu rural depuis des lustres. En construisant la ligne, au XIXe siècle, on a respecté nos fermes. Nous demandons la même chose aujourd’hui ».