CLIN D’ŒIL
Les ex-FIAT en retrouvailles
35 anciens salariés, et leur famille, de feu FIAT Agri à Bretteville-sur-Odon (14) se sont retrouvés il y a quelques jours à un bruit de tracteur de leur ancienne concession. Séquences souvenirs et émotions autour d’une certaine idée de l’esprit d’entreprise.

Sans être rabat-joie, Caen et son agglo a aussi ses ex. Les ex-Moulinex, les ex-SMN, les ex-SAVIEM (...). Jusqu’alors inconnu, il faut
désormais compter avec les ex-FIAT. La FIAT comme on disait à l’époque. La succursale, à l’accent italien, a ouvert ses portes à Bretteville-sur-Odon (14) le 1er juillet 1975. Pas complètement au milieu des champs mais le périphérique n’avait pas encore outrageusement ceinturé les lieux.Un temps que les moins de 20 ans ne peuvent guère se souvenir. La FIAT a été vendue le 21 juin 1996. Les tracteurs et moissonneuse-batteuses ont fait de la résistance, presque jusqu’à l’épuisement. Mais de grandes enseignes de la restauration plus ou moins rapide et de l’hôtellerie ont jeté leur dévolu sur ce nœud de communication routier “macadamé”. Le combat était inégal.
Caen l’avant derniere
Les 10 succursales FIAT, réparties sur tout le territoire français, ont fermé en quelques mois. Caen fut l’avant-dernière, seule Rennes a fait mieux. “En janvier, c’était foie gras et champagne. Nous étions les meilleurs, des “winners”, (appellation d’une série de tracteurs) se souvient un des anciens cadres commerciaux. Patatras en février. FIAT change de stratégie.La “Fabbrica Italiana Automobili Torino” (Fabrique Italienne d’Automobiles de Turin) se désengage. Tous les sites doivent être vendus. “Nous étions devenus des mauvais, des parias”.
FIAT Agri Bretteville-sur-Odon va être repris par les Ets Buot. La plupart du personnel aussi mais la FIAT, et une certaine idée de l’esprit d’entreprise, c’était bel et bien fini.Elle aura vu passer plus d’une centaine de collaborateurs (une dizaine sont décédés depuis) dont 6 directeurs. Fernand, Damien et Daniel se sont mis en tête, il y a quelques mois, d’en réunir le plus grand nombre. Une centaine a été retrouvée et contactée. Une soixantaine a répondu à l’appel. Une bonne trentaine s’est déplacée le 28 septembre dernier, à Mouen, pour évoquer ses souvenirs et son devenir.Ils sont parfois venus de très loin. Sont restés dans le machinisme agricole ou bifurqué. On y a même retrouvé un ancien vice-président de la Chambre d’Agriculture du Calvados.
Que la fête commence !