Les filières laitières de qualité séduisent l’agence de l’eau
L’agence de l’eau Seine Normandie protège les milieux aquatiques et lutte contre la pollution de l’eau. Les prairies constituent d’excellents filtres pour protéger les cours d’eau. Alors à Cambremer, l’agence de l’eau encourage les filières qui entretiennent et valorisent l’herbe. Frédéric Chauvel, directeur territorial et maritime des bocages normands, se réjouit de l’intégration paysagère dont se préoccupent les AOC et AOP.

>> Le logo de l’agence de l’eau Seine Normandie apparaît sur l’affiche du festival. Pourquoi ?
Le festival des AOC et AOP de Cambremer met en avant des produits qui ont besoin d’herbe, il touche un public d’agriculteurs et dispense un message positif par rapport à la qualité de l’eau. Les agriculteurs ne mettent pas de l’herbe pour nous faire plaisir. Mais parce que les produits AOP et AOC ouvrent une voie de valorisation économique de l’herbe et incitent les éleveurs à garder des surfaces herbagères. Nous voulons faire passer le message que l’herbe constitue une aide au maintien de la qualité de l’eau.
>> Comment l’herbe contribue-t-elle de façon positive à la qualité de l’eau ?
Les prairies permanentes, couvertes toute l’année, ne connaissent pas de problème de ruissellement ni d’érosion. Une bande enherbée de 6 m, par exemple, entre un champ et une rivière, filtre 90 % des pesticides, 2/3 des nitrates, 50 % du phosphore. Si le sol n’est pas retourné, le carbone est préservé.
>> Comment encouragez-vous le maintien des surfaces en herbe ?
Nous aidons au travail le long des cours d’eau : les agriculteurs signent pour leur entretien, mais nous subventionnons l’achat de clôtures et d’abreuvoirs. Les agriculteurs, en amont du captage, participent à la qualité de l’eau potable. Alors nous encourageons la culture de l’herbe via les aides à l’achat de séchoirs à foin ou autres matériels, la culture de la luzerne ou de chanvre.
>> Quid de l’agriculture biologique ?
Les Mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) sont en grande partie financées par l’agence de l’eau. L’agriculture biologique s’est davantage développée que prévu. Alors nous finançons les parts européenne et régionale déjà consommées. Le budget : 5 millions d’euros par an pour les bocages normands, soit la Manche, le Calvados et les deux tiers de l’Orne.
>> À quoi correspond votre zone ?
Une agence de l’eau fonctionne par bassin versant. L’agence Seine Normandie s’étale du plateau de Langres, où la Seine prend sa source, jusqu’au Havre. Et gère l’ensemble des rivières normandes qui se jettent dans la mer, du Mont Saint-Michel au nord de la Seine- Maritime.
>> Comment fonctionne l’agence de l’eau ?
Nous sommes un établissement public de l’État, piloté par un comité de bassin. Celui-ci comprend des représentants des collectivités, des agriculteurs, des industries, des usagers, des associations de protection de la nature.
>> Et ses budgets ?
Nous vivons grâce à un système de redevances et de subventions. Les usagers paient deux redevances : celle du prélèvement et celle de la pollution. Cela correspond aux recettes. Le budget d’intervention, ou de dépense, se traduit par les subventions aux collectivités et aux agriculteurs notamment.