Les Jeunes agriculteurs manifestent devant Lilano
Le couvre-feu ne fait pas taire les Jeunes agriculteurs. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, ils étaient devant les locaux du laboratoire Lilano, à Saint-Lô pour dénoncer le manque de réactivité suite à une panne informatique, privant ainsi les éleveurs de données essentielles pour la conduite de leur exploitation.
Le couvre-feu ne fait pas taire les Jeunes agriculteurs. Dans la nuit du 14 au 15 décembre, ils étaient devant les locaux du laboratoire Lilano, à Saint-Lô pour dénoncer le manque de réactivité suite à une panne informatique, privant ainsi les éleveurs de données essentielles pour la conduite de leur exploitation.
Depuis le 13 novembre, le laboratoire interprofessionnel Lilano a subi un piratage informatique empêchant la remontée de résultats d’analyses dans le portail InfoLabo, utilisés dans le cadre du paiement du lait. Les éleveurs ont eu de cesse d’exprimer leur mécontentement face à cette situation. « C’est un outil qui sert tous les jours dans les exploitations », explique Romain Duprey, responsable de la commission lait chez les JA de la Manche. « Nous en avons besoin pour piloter au mieux nos élevages », poursuit-il. D’autant plus que « de nombreuses exploitations sont en transition alimentaire. Ce sont des données essentielles », complète le président des JA, Luc Chardine.
Inacceptable, inadmissible
Au bout de plusieurs semaines, la situation ne s’est pas améliorée. Alors, les JA ont décidé de sortir pour dénoncer le manque de réactivité du laboratoire. Des banderoles, estampillées JA de la Manche, ont été installées au niveau du laboratoire. « Ne pas avoir nos données est tout simplement inacceptable, inadmissible. Nous avons rappelé qu’il y avait urgence. Heureusement que dans nos exploitations, nous sommes plus réactifs sinon cela fait longtemps que nous aurions mis la clé sous la porte », martèle Luc Chardine.
De l’aide de l’Ille-et-Vilaine
Avec le laboratoire Mylab basé à Chateaugiron (Ille-et-Vilaine), un partenariat a été établi pour trois mois afin qu’il vienne en aide aux informaticiens de Lilano. Depuis le 7 décembre, les résultats du mois de novembre sont accessibles. Pour autant, « il reste toujours deux jours de retard pour les résultats de décembre », déplore Romain Duprey.
La filière impactée
Lors du dernier conseil d’administration du Criel Normandie lait, les représentants de la FRSEA Normandie ont mis le sujet sur la table. La coopération a décidé de faire un geste en supprimant le plus mauvais résultat d’analyse du mois de novembre et de faire la moyenne des autres données. « C’est un premier pas », reconnaissent les JA. Reste que les industries privées n’ont pas été dans le même sens lors du conseil d’administration. Mais les discussions semblent ouvertes chez certaines entreprises. Le sujet a également été évoqué lors de la section lait de la FDSEA de le Manche le 17 décembre dernier présidée par Ludovic Blin. « Ce n’est pas aux producteurs de payer », assure Luc Chardine qui va jusqu’à demander « un allègement de la cotisation du fait d’avoir un demi-service. Zéro info, zéro euro », souhaite Luc Chardine. Pour l’instant, cette remarque n’a pas eu d’écho favorable chez Lilano. « Mais à qui profite le crime ? Qui a pu s’attaquer au système informatique », s’interroge François Rihouet. La réponse n’est pas encore connue. Une enquête est en cours.