Les jeunes agriculteurs ornais cultivent la sécurité
Huit jeunes agriculteurs du canton de Trun ont reçu leur diplôme de secouriste sauveteur du travail, mercredi 7 mars. Le capitaine Alain Bac, chargé de mission volontariat au Service départemental d’incendie et de secours (Sdis), rappelle l’importance du partenariat avec le syndicat agricole. Dans l’Orne, 25 agriculteurs sont sapeurs-pompiers volontaires.

>> Qu’est-ce que la formation SST (secouriste sauveteur du travail) ?
Il s’agit d’une formation de gestes aux premiers secours. Elle s’étale sur deux jours. Le premier s’est déroulé au centre de secours de Trun où les jeunes ont appris la théorie. Le deuxième jour se passe dans une exploitation. L’objectif est de coller aux risques rencontrés. Par exemple, on simule une chute de tracteur, un ballot de paille qui tombe sur un agriculteur. Nous étudions les précautions à prendre car les agriculteurs travaillent avec de la grosse mécanique, des carburants, des produits phytosanitaires. Il s’agit d’une vraie plus-value pour les exploitants et leur entourage.
>> Quel objectif visez-vous par la remise de diplômes ?
Les jeunes passent deux heures et demie à la direction du centre d’Alençon. Ils visitent le centre de traitement d’alertes, le plateau technique où l’on dispense les formations incendie. Et je leur explique comment devenir sapeur-pompier volontaire. Je me rends à la deuxième journée de formation à la ferme, je mets donc une deuxième couche. Deux voire trois jeunes seraient intéressés par le volontariat.
>> Vous recrutez donc des volontaires ?
Une vingtaine de JA sont pompiers volontaires dans le département. Je me rends aux réunions de canton pour les sensibiliser. Quand l’un d’eux entre s’engage, le bouche-à-oreille fonctionne et d’autres suivent.
>> Comment le devient-on ?
La formation dure 21 jours. Elle est séquencée et peut se faire dans un délai de trois ans, selon le rythme du volontaire, par tranche d’un à deux jours ou de semaines complètes. Le calendrier des formations sort l’année précédente. Les agriculteurs qui sont en société peuvent s’organisent avec leur(s) associé(s). Et ceux qui sont en individuel, ou pour qui c’est compliqué de s’absenter, peuvent faire appel au service de remplacement : Créavenir (du Crédit mutuel) a un partenariat avec le service de remplacement de l’Orne.
>> Comment l’agriculteur volontaire gère-t-il son temps ?
La gestion est simple dans le département car elle est à la carte. Chaque sapeur-pompier volontaire choisit ses créneaux de disponibilité pour des missions opérationnelles, de chez lui, sur son ordinateur ou son smartphone. Par exemple, si on trait, on se met en indisponible. La personne peut indiquer si elle est libre une heure, ou deux. Certains actualisent leur disponibilité à jour deux ou trois fois par jour. On peut aussi indiquer une absence de plusieurs semaines.
>> Quel est l’avantage pour vous de compter des agriculteurs dans vos rangs ?
L’Orne est un département maillé de 46 centres de secours. En milieu rural, certains endroits ne comptent que des agriculteurs. Le secours de proximité est alors l’affaire de tous. Nous sommes souvent appelés pour des feux de bâtiment agricole, des accidents. Les avoir parmi nous est une réelle plus-value : lorsque je vais sur un feu de bâtiment et qu’un agriculteur m’accompagne dans le camion rouge, je sais qu’il pourra maîtriser les animaux sur place. Nous avons une réelle complémentarité opérationnelle.