Les Ter’Rallyes de Terrena s’invitent dans le pré bas-normand
llll Au gré des fusions, absorptions ou rapprochements, Terrena (coopérative polyvalente dont le siège est situé à Ancenis-44) est aussi chez elle en Basse-Normandie. Elle ne cache pas d’ailleurs ses ambitions sur ce nouveau pré. Rencontre avec Ivan Leclerc, président du territoire Nord-Loire de Terrena et donc porte-parole des adhérents du Calvados, de la Manche et de l’Orne.
>> Ivan Leclerc, qui êtes-vous?
Je suis agriculteur à Mézangers en Mayenne. Je me suis installé en Gaec avec mes parents en 1996. L’exploitation comptabilisait alors une centaine d’hectares avec 300 000 litres de lait. Aujourd’hui, nous sommes trois associés, dont ma femme, avec un salarié sur 180 ha et une soixantaine de vaches laitières avec un robot. Nous sommes également naisseur/engraisseur de porcs en label rouge (150 truies) et venons d’investir dans une petite unité de méthanisation.
>> La coopération, c’est dans votre ADN ?
Mon père était déjà à la CAM (Coopérative des Agriculteurs de la Mayenne) et je suis 100 % coopérateur. Dès mon installation, je me suis investi dans le groupe « jeunes » de ma coopérative puis, en 2003, dans le groupe « porcs ». Ce qui m’a conduit à siéger au conseil d’administration de la CAM puis à celui de Terrena avec la fusion effective au 1er janvier 2018.
>> Quelle est votre fonction au sein du conseil d’administration ?
Terrena est divisé en 5 territoires géographiques. J’ai la responsabilité de celui du Nord/Loire qui correspond à la zone historique de l’ex-CAM.
>> Territoire dans lequel on retrouve l’ex Basse-Normandie ?
C’est le fruit de l’histoire et de divers rapprochements notamment avec Normandie Bovins et CAP 50. Donc «oui», le territoire de Terrena couvre également le Calvados, la Manche et l’Orne. Une zone sur laquelle nous souhaitons nous développer.
>> Quels sont vos différents métiers ?
Terrena est une coopérative très polyvalente. De l’élevage : porc, lait, bovin viande, ovin, volaille... Du végétal allant jusqu’à l’horticulture, le maraîchage et le vin... De la distribution grand public (Gamm Vert) mais aussi de petits magasins locaux et de proximité.L’agrofourniture, l’approvisionnement, la collecte... Ce dont a besoin l’agriculture d’aujourd’hui et de demain.
>> Vous affichez une ambition certaine sur le territoire de l’ex Basse-normandie. Avec quelle logistique allez-vous accompagner ce développement ?
Nous disposons déjà de quelques outils de distribution avec nos magasins de St-James (50), Vire (14) ou bien encore notre centre d’allotement de Noyers-Bocage (14). Et s’il n’est pas question de multiplier les points de service, d’autres solutions effiscientes existent comme la livraison à la ferme d’engrais ou de phytos, la collecte de céréales via le stockage à la ferme. Nous sommes en train de déployer une offre de service novatrice. Au-delà, nous nous appuyons sur une équipe de techniciens qui sillonnent ce territoire et qui mettent à la disposition de nos adhérents des OAD (Outil d’Aide à la Décision) très performants.
>> Les Ter’Rallyes s’inscrivent dans cette stratégie de conquête ?
Le temps d’une journée, il s’agit de faire découvrir au plus grand nombre et dans tous les secteurs d’activités (bovins lait et viande, porcs, volailles, bio...)les différentes solutions proposées par Terrena à partir de cas concrets dans les exploitations.
Tous nos techniciens seront mobilisés sur 3 jours pour apporter des solutions éprouvées, rentables et adaptées
aux différents systèmes de productions.
>> Concrètement, ça se passe où et quand ?
Pour la Basse-Normandie, deux dates sont à retenir. Le jeudi 6 décembre avec le Rallye Centre à Céaucé et Gandelain dans l’Orne et le jeudi 13 décembre pour le Rallye Nord à Audrieu, Mondrainville, Noyers-Bocage et Tracy-Bocage dans le Calvados.
>> Aujourd’hui, quelles sont les opportunités à saisir en matière de productions ?
On manque de canards. Nous sommes à la recherche d’une quinzaine d’ateliers auxquels nous garantissons un revenu non négligeable. En porcs, il nous faut assurer le renouvellement des générations. En bovins enfin, des places sont à prendre sur des créneaux porteurs. Les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) sont demandeurs de productions différenciées. A nous d’accompagner ce mouvement en veillant au juste partage de la valeur ajoutée.
>> On sent poindre, ici ou là, une certaine défiance vis-à-vis de la coopération. Défiance d’autant plus importante que l’outil est grand. Que répondez-vous ?
Tout d’abord que toute gouvernance doit nécessairement se segmenter pour être réactive. Il nous faut aller, et c’est d’autant plus vrai en période de doute, à la rencontre de nos adhérents. Les écouter et les entendre pour leur apporter les réponses techniques et économiques qu’ils sont en droit d’exiger. C’est d’ailleurs tout le sens de Ter’Rallyes. Au-delà, il nous faut veiller au renouvellement des générations et assurer un bon tuilage entre nouveaux et anciens élus. J’appelle donc tous ceux qui doutent, et plus particulièrement les jeunes, à assumer leur part de responsabilités en se montrant proactifs dans le fonctionnement de leur coopérative. C’est le collectif qui nous fait progresser, pas l’individualisme.