Insémination
L’IA pour élever de A à Z !
Cédric Bérard, installé à la Mesnière, a suivi une formation d’éleveur inséminateur en octobre dernier. L’agriculteur justifie son choix par souci d’économie et d’autonomie. Mais cette pratique n’est pas sans risques économiques et exige du temps.


Cédric Bérard s’est formé à l’insémination artificielle en quatre jours. Sur les deux premières journées, l’éleveur s’est entraîné chez un marchand de bestiaux, sur des animaux en partance sur l’abattoir. “Pour la deuxième partie, nous sommes tous venus sur mon exploitation. Nous avons travaillé sur des vaches de réformes. Nous étions une dizaine d’éleveurs. Certains venaient pour voir sans savoir s’ils franchiraient le cap dans leur exploitation. D’autres venaient avec un but bien précis et une réelle volonté d’inséminer derrière”, explique l’éleveur.
Cédric Bérard ne le cache pas : il veut être autonome et a rapidement obtenu son agrément pour inséminer. L’éleveur a donc débuté l’insémination artificielle immédiatement après sa formation. Il a acheté une cuve d’azote liquide pour le stockage des paillettes et trois pistolets. Montant total de l’investissement : 500 €. Après plusieurs mois de pratique, il ne regrette pas son choix. “Au début, j’avais une réelle appréhension. Je pense que tout le monde peut y arriver. Mais il y a un véritable enjeu financier. Un éleveur peut aussi perdre de l’argent en inséminant lui-même. Le stress est là”, commente l’agriculteur.
Continuité du métier d’éleveur
Sur les premiers mois, les résultats sont stables. Le taux de fécondité des vaches se maintient. “J’avais suivi une formation sur la reproduction. Aujourd’hui, je fais mon métier d’éleveur de A à Z. On surveille les vêlages, les chaleurs. Pour moi, inséminer reste dans la même logique”. L’agriculteur a d’ailleurs poussé ce raisonnement un peu plus loin. Avec cinq agriculteurs voisins, Cédric Bérard a acheté un échographe. Son exploitation compte 80 vaches laitières pour produire les 700 000 litres du quota. Entre l’insémination et l’échographie "maison", l’éleveur estime donc l’économie à 5 000 euros par an. Le coût de la déclaration de l’IA sur Synel (1,80 €), les frais de consommables et l’achat des paillettes (20 à 25 € en moyenne) sont déduits.
En septembre avec l’installation de son frère, la ferme comptera quatre UTH. Un facteur non-négligeable, car inséminer soi-même nécessite du temps. “C’est l’inconvénient. Il faut pouvoir être disponible. Sur l’exploitation, je ne m’occupe que du troupeau laitier. Je suis assez disponible pour inséminer. Je crois qu’un gars seul sur sa ferme aura davantage de difficultés à gérer lui-même les inséminations artificielles”. D’ailleurs, le frère de Cédric Bérard s’est également formé et peut le remplacer pendant ses absences.
Souplesse de travail
Outre l’aspect économique, l’agriculteur justifie son choix par la souplesse de travail. “On insémine quand on veut. C’est un gros avantage pour le stress de la vache. Elle ne reste pas enfermée à attendre l’inséminateur”. Autre argument : “si je ne veux pas réformer une vache, la garder est moins gênant. Je peux me permettre de prendre le temps de l’inséminer 6 ou 7 fois avec des doses de taureaux à viande”. Heureusement ce nombre de tentative d’IA est rare. “J’ai par exemple 25 doses du taureau Shottle. 12 vaches ont été inséminées avec 10 paillettes, 9 sont pleines”.
Nouvelle formation
Le syndicat des éleveurs inséminateurs de l’Orne (SEIO,) en partenariat avec la FDSEA 61, vous propose de participer à cette formation dispensée par Philippe Escouflaire, vétérinaire spécialisé en transfert d’embryons. Cette formation, en partie financée par VIVEA, se déroulera en fin d’année sur 4 jours . Nous vous communiquerons les dates ainsi que le programme au plus vite.
N’hésitez pas à appeler la FDSEA 61 au 02.33.31.48.35, pour tout renseignement complémentaire.