Maitres laitiers du Cotentin : un soutien de 10 millions d’euros aux producteurs
L’Assemblée générale de la coopérative des Maîtres Laitiers du Cotentin s’est déroulée à Valognes. Son président, Christophe Levavasseur a rappelé son soutien aux producteurs tout en étant tourné vers de nouveaux défis.

Avec un chiffre d’affaires de 1,8 milliard d’euros et un résultat net de 2,7 millions d’euros, MLC Groupe affirme sa position dans la filière. Plus de 408 millions de litres de lait ont été collectés sur les 750 exploitations adhérentes. C’est 38 000 litres de plus par exploitation que la saison laitière précédente. Avec un prix final des 1 000 l de lait à 347,13 €.
Une aide conjoncturelle
Le résultat de la coopérative est moindre que l’année précédente. Christophe Levavasseur avait fixé la barre à 10 millions d’euros « pour faire face à nos engagements ». Mais la baisse du prix du lait a conduit la coopérative Maitres Laitiers du Cotentin à revoir sa copie face aux producteurs en détresse. « Le conseil d’administration a décidé de soutenir le prix à la production en accordant une aide conjoncturelle de 25 €/ 1 000 l » précise le directeur , Michel Mounier. « Nous avons fait un effort. Nous assumons cette décision mais nous ne pourrons pas le faire plusieurs années » complète Christophe Levavasseur qui rappelle l’engagement « fort de ne pas descendre au-dessous des 300 €/1 000 l ». Pourtant, il est conscient que le début du nouvel exercice reste « délicat ». Mais son équipe s’accorde à « valoriser le lait de nos sociétaires. Notre mission est de réussir pleinement au-delà du prix. Il nous faut faire preuve de rigueur technique. Personne n’aurait prévu une telle évolution » indique Jean-Yves Duplenne, directeur production.
L’usine Méautis en route
L’année laitière 2016-2017 a vu le Groupe se renforcer avec l’acquisition de neuf nouvelles filiales. De nouveaux défis sont aujourd’hui relevés. Les Maitres Laitiers du Cotentin en a l’ambition. C’est le cas avec le démarrage de la nouvelle usine de Méautis, Certes, l’agrément chinois est arrivé avec trois mois de retard. « Ce n’est pas un long fleuve tranquille, mais nous sommes fiers de notre usine » confie Jean-François Fortin, directeur général Maitres Laitiers du Cotentin. L’activité a débuté avec 15 containers par semaine. Elle a évolué à 65. Et au premier trimestre 2018, elle devrait atteindre 100 voire 110 containers pour fournir au total 690 millions de briquettes par an. Mais le site de Méautis ne produira pas uniquement le marché chinois. « Nous avons décidé de dépasser le cadre de l’activité chinoise. Il y a une liste de pays qui sont identifiés. Le marché chinois nous permet d’être à la hauteur parce que notre processus tient bien ».
Une identité visuelle
Le développement du groupe ne passe pas uniquement par le site de Meautis. Dix-huit mois après le lancement de Campagne de France®, Les Maîtres Laitiers du Cotentin font évoluer
l’identité visuelle de leur marque. La coopérative optimise sa charte graphique pour mieux traduire ses valeurs coopératives, le « Made in France » et des produits bons et sains issus des territoires ruraux. Pas moins de 142 références, 30 000 tonnes de produits vendus, 200 millions de produits consommés sont comptabilisés. « On devrait doubler le tonnage cette année » prévient Jacques Klimczak, directeur marketing et communication. Mais ce n’est pas le seul défi de cet homme qui veut engager la transformation digitale du groupe. « On construit pour les générations futures. Aujourd’hui, 5 % des achats se font par Internet contre 70 % au Japon. Nous avons une autoroute devant nous. Et Maitres Laitiers du Cotentin méritent d’être sur le net » conclut-il.
Décoiffer les EGA
Le directeur général de la coopérative participera aux Etats généraux de
l’Alimentation. « On me l’a demandé. J’interviendrai. Mais ça va décoiffer » assure-t-il. Il prend l’exemple de France Frais, le réseau de distribution. Aujourd’hui, cette entité verse des dividendes. « C’est le fruit d’une stratégie. Elle joue un rôle auprès des producteurs. Je suis content d’avoir saisi où était la marge. Ce n’est pas extraordinaire. C’est juste une évidence » martèle-t-il. Et au cœur des EGA, Jean-François Fortin veut faire prendre conscience que « la limite, c’est le consommateur. Mais le producteur a lui aussi la nécessité d’être rémunéré de son travail. Il faut revoir la répartition de la valeur » martèle-t-il. Un message qui résonne dans l’oreille des producteurs.
Avec une campagne laitière délicate, Jean-François Fortin reste convaincu que la coopérative est le modèle où la solidarité a du sens. Et pour lui, la compétitivité et la productivité ne sont pas tabou dans une coopérative. Bien au contraire. Le directeur général veut d’ailleurs continuer à « enfoncer le clou ».