Manche : pas de sanctuarisation des haies
Une belle haie d’une trentaine de mètres a été installée, vendredi dernier, devant la préfecture de la Manche pour faire comprendre à l’État que le verdissement de la PAC pénalise le développement agricole.

Ils étaient une centaine d’agriculteurs venus à l’appel de la FDSEA et des JA 50 protester contre un verdissement accentué de la PAC, vendredi dernier à Saint-Lô. “Les règles de la réforme sont une nouvelle fois source de complexité administrative et de contraintes environnementales supplémentaires pour le monde agricole” soulignent Sébastien Amand et Jean-Hugues Lorault, respectivement présidents de la FDSEA et des JA. “Rendez-vous compte ! Suite aux dernières décisions du ministre de l’Agriculture, tous les
éléments de paysage, et entre
autres les haies, devront être maintenus sans exception. Dans un département comme le nôtre (62 000 km de haies), c’est carrément stopper notre développement économique”.
Frein au développement
“Ce que nous ne supportons pas en fait, c’est d’avoir été pendant des années les bons élèves de la PAC. Nous aurions dû arracher un maximum de haies et araser des talus. Nous n’aurions pas les difficultés que nous rencontrons aujourd’hui. En marchant sur la préfecture, nous dénonçons des aberrations et nous condamnons la sanctuarisation de notre département”.
Dans la foulée, le convoi de tracteurs avec des remorques remplies de terre s’est mis en route vers la cité administrative, tractopelle en tête. Tour à tour les bennes ont été vidées face aux grilles préfectorales. Une fois le beau talus d’une trentaine de mètres construit, les agriculteurs présents ont planté de grandes branches, le tout symbolisant ces fameuses haies, objet du conflit. “Nous ne voulons pas que la Manche ressemble à une plaine. A la FDSEA et au JA” expliquent S. Amand et J.H Lorault à Danièle Polvé-Montasson, préfète, venue à la rencontre des manifestants, “nous avons préservé le bocage depuis des décennies, notamment en participant activement à des opérations locales de plantation et de boisement, elles-mêmes accompagnées par les collectivités locales”. Reste qu’une haie naît, vit et meurt. Il ne s’agit pas d’un monument historique à préserver. “Ne pas pouvoir toucher à certains talus, c’est carrément un frein au développement et à la restructuration des exploitations, surtout pour les jeunes et ceux qui doivent s’agrandir. Ils devront réimplanter obligatoirement. Illogique à l’heure où l’on par le de simplification administrative. C’est pourquoi nous demandons le retrait pur et simple de la BCAE7 maintien des éléments topographiques”.
Au-delà des haies, la FDSEA et les JA indiquent vouloir aussi dénoncer “la complexité de l’ensemble de la nouvelle PAC dans un département d’élevage. C’est une véritable usine à gaz de par ses imprécisions et ses non-réponses. Une exploitation agricole génère 7 salariés en aval. Attention, une fois de plus, à ne pénaliser l’emploi”.