A Manneville-la-Goupil (76) : avec la betterave, l’herbe et le bois
Créée autour d’une activité « betterave » en 1975, l’entreprise Vandermeersch (Manneville-la-Goupil/76) se diversifie notamment à travers l’optimisation de la valorisation du bois et de l’herbe. Explications de son cogérant, Hugo Vandermeersch

>> En quoi votre entreprise a-t-elle évolué ces dernières années ?
Les activités se sont développées au rythme d’exigences «clients» de plus en plus marquées vers plus de traçabilité et plus de qualité. Un vrai challenge à relever dans un contexte où l’on a de plus en plus de difficultés à recruter une main-d’œuvre performante.
>> Je suis agriculteur, donnez-moi 3 bonnes raisons de faire appel à l’entreprise plutôt que d’investir dans mon propre matériel...
Le premier élément, je dirai du matériel performant et renouvelé régulièrement.
Ensuite, les coûts de mécanisation moins élevés en faisant appel à l’entreprise par rapport à un investissement individuel. Enfin, pour l’agriculteur, c’est se dégager du temps qu’il pourra consacrer à des tâches à plus haute valeur ajoutée.
>> Le congrès d’EDT qui se tient à Deauville (14) aborde l’agriculture de précision, une réalité déjà effective dans votre parc matériel ?
Elle est présente de par le GPS et le RTK que ce soit pour l’arrachage du lin, le semis de betteraves ou la pulvérisation. L’agriculture de précision permet la modulation de doses et la coupure de tronçons, ce qui signifie une diminution de la consommation d’intrants.
Au-delà, je pense au robot de désherbage, notamment pour le bio. On aura de plus en plus besoin d’intelligence artificielle pour que la technologie soit de plus plus précise et se rapproche de la main de l’homme.
>> Votre dernier investissement ?
Une broyeuse à plaquettes forestière. Pourquoi ? Parce que nous étions limités en diamètre avec le matériel précédent et que cette activité est en plein développement. Plus le droit de brûler, et ce serait d’ailleurs dommage puisqu’il s’agit d’une énergie renouvelable, alors la plaquette bois constitue un excellent moyen pour valoriser les têtes d’arbres et la partie branchage. Et comme c’est une activité très chronophage si on le fait à la main, cette prestation de service à un avenir durable.
>> Votre prochain investissement ?
On sent bien depuis quelques années un retour à l’herbe. Nous avons d’ailleurs fait une grosse saison l’an dernier. Les prochains investissements tourneront donc autour d’un pick-up pour équiper une seconde machine. Mais comme l’ensilage ne convient pas à tout le monde, nous pensons aussi à un combi presse ou une enrubanneuse à balles carrées. L’enrubannage est en plein développement avec notamment la récolte de couverts végétaux pour méthaniseurs ou autres utilisations
>> Les jeunes agriculteurs se posent beaucoup de questions quant à leur avenir les jeunes entrepreneurs aussi ?
On se pose effectivement beaucoup de questions. A quoi ressemblera notre métier demain ? A échéance 10 ans, on a une petite idée mais à 20 ou 30 ans ? A quelles évolutions du matériel faut-il s’attendre en termes de coûts et de technologie avec l’électronique et l’intelligence artificielle. La maîtrise de cette technologie avec la problématique main-d’œuvre pourra-t-elle se faire dans des laps de temps acceptables ? On se pose aussi des questions sur le devenir de l’agriculture et de nos clients. Quelle sera la part des doubles actifs ? Sur ce plan, les choses semblent évoluer rapidement.