VIDEO. Marc Pascal Huot (fondateur de Eastratégies) : « de la place en Roumanie pour l'agroalimentaire normand »
Marc Pascal Huot est un Normand, né à Rouen, expatrié depuis 28 ans en Roumanie. Il a fondé Eastratégies(1), une société de services qui met en relation des entreprises françaises avec des entreprises roumaines, voire bulgares. Un entremetteur ouest/est en quelque sorte qui considère que l'agroalimentaire normand ou breton peut y conquérir de nouvelles parts de marché.
Marc Pascal Huot est un Normand, né à Rouen, expatrié depuis 28 ans en Roumanie. Il a fondé Eastratégies(1), une société de services qui met en relation des entreprises françaises avec des entreprises roumaines, voire bulgares. Un entremetteur ouest/est en quelque sorte qui considère que l'agroalimentaire normand ou breton peut y conquérir de nouvelles parts de marché.

>> A quoi ressemble la Roumanie aujourd'hui ?
C'est un pays qui a beaucoup évolué depuis 15 ans et qui continue à se développer avec énormément d'investissements étrangers. La Roumanie a acquis beaucoup de connaissances grâce à ses partenariats et souhaite se hisser dans le haut du panier européen.
>> Y a-t-il de la place pour les produits agroalimentaires régionaux ?
Certains agriculteurs normands ou produits agroalimentaires régionaux sont déjà présents mais il reste des places à prendre sur des produits innovants, des produits de «luxe». Je pense aux produits laitiers (beurre, crème, fromage...) ou bien encore à l'huître.
>> Vous accompagnez les entreprises françaises à s'implanter en Roumanie. Vous êtes un délocalisateur ?
Aucune des sociétés que j'ai accompagnées n'a délocalisé son activité. D'une part, ce sont de petites sociétés qui n'en ont pas les moyens. La délocalisation coûte très cher, ce sont donc les grosses entreprises qui délocalisent.
D'autre part, ces petites entreprises ont un ancrage territorial très prononcé. Si elles déménageaient, elles perdraient tous leurs contrats locaux.
>> Dans quel cadre intervenez-vous alors ?
Les entreprises que j'accompagne ont des besoins spécifiques. Prenons l'exemple d'une société qui, pour répondre à un grand donneur d'ordres, doit fournir dix références différentes mais il ne sait en produire que cinq Elle va donc sous-traiter les cinq références manquantes en Roumanie, voire créer une société là-bas pour les fabriquer. C'est la seule façon de répondre à certains cahiers des charges tout en restant compétitifs. C'est de l'emploi préservé en France avec son pendant roumain. Par ailleurs et dans bien des cas, cette activité sous-traitée nécessite une ou plusieurs embauches en France pour suivre le partenariat.
J'ajouterai enfin que plusieurs de ces sociétés françaises, partenaires de la Roumanie, commencent à vendre leurs propres produits là-bas.
>> A quoi ressemblera la Roumanie dans 15 ans ?
La Roumanie ressemblera aux autres pays européens, avec une grosse industrie, mais elle restera un pays de sous-traitance. Je ne pense pas qu'on leur donnera les billes pour avancer plus vite. Ce pays n'a d'ailleurs pas envie de devenir un gros producteurs de quoi que ce soit. Les Roumains veulent rester sous-traitants et bien vivre. C'est tout.
(1) : www.eastrategies.fr