Méthanisation en Normandie : faire des élus, des alliés pour les projets de territoire
Lors des dernières rencontres régionales de la méthanisation le 17 décembre 2024 à Caen dans le Calvados, Frédéric Leveillé, élu ornais, a témoigné sur l'implication de son territoire dans le développement de la méthanisation.
Lors des dernières rencontres régionales de la méthanisation le 17 décembre 2024 à Caen dans le Calvados, Frédéric Leveillé, élu ornais, a témoigné sur l'implication de son territoire dans le développement de la méthanisation.
Lors des quatrièmes rencontres régionales de la méthanisation, survenues mardi 17 décembre 2024 à Caen dans le Calvados, agriculteurs, élus, collectivités et distributeurs d'énergie ont pris la parole. Les acteurs du plan Métha'Normandie ont souhaité avoir "un exemple d'une collectivité engagée dans le développement du gaz vert", acquiescent les organisateurs. Frédéric Leveillé a joué ce rôle. Au-delà de son mandat de maire d'Argentan dans l'Orne, l'homme est président d'Argentan Intercom. La communauté de communes regroupe 49 villes pour 34 000 habitants. L'élu est un fervent défenseur du biométhane et de son utilisation collective. Au sein de la région, 209 unités de méthanisation sont en fonctionnement - neuf nouvelles en 2024 - dont 136 en cogénération, 58 en injection et 15 en combustion.
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Parmi elles, 62 se situent dans l'Orne. C'est d'ailleurs à Argentan que GRTgaz a inauguré, en mai 2022, son premier rebours - une installation technique qui permet de stocker environ 115 GWh par an de biométhane issus la méthanisation agricole locale. La première installation du genre en Normandie, où GRTgaz exploitent trois installations de rebours à Argentan et Ceton (Orne) et Mandres (Eure). En 2025, trois mises en service de rebours sont prévues dans les communes de Saint-James (Manche), La Ferté-Macé (Orne) et Arçonnais (Sarthe).
Pour le citoyen
"Nous avons une volonté de pouvoir répondre à une trajectoire identifiée, le Plan climat-air-énergie territorial (PCAET), pour tendre vers l'autonomie énergétique", admet-il. La ville d'Argentan se targue de fonctionner avec 29 % d'énergies renouvelables. "Dans notre mix, il y a le gaz, la chaleur bois, vingt éoliennes sur l'intercommunalité, de la cogénération et du photovoltaïque sur vingt sites scolaires", énumère Frédéric Leveillé qui prône un objectif : "L'enjeu pour nous, c'est d'en faire bénéficier les citoyens localement. C'est une stratégie économique. On a de vrais intérêts sur nos territoires." Argentan Intercom dispose de bus aux GNV et aimerait installer une station bio GNV près de l'autoroute. Il est également envisagé d'investir dans un hygiéniseur pour travailler en corrélation avec la méthanisation et transformer du gaz en biogaz.
(In)former
"Les élus ne sont pas assez informés, il y a de vrais besoins de formation et de connaissance afin d'avoir des visions stratégiques avec des réalisations", affirme Frédéric Leveillé. Au-delà de l'impulsion, l'élu juge qu'il faut surtout des compétences : "Il faut avoir une volonté politique, avoir une stratégie, des actions claires, comprises et lisibles pour les citoyens et de bons techniciens. [...] La difficulté, c'est la connaissance sur ces sujets."
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Argentan intercom s'est doté de six agents sur l'urgence climatique et le développement durable. "Ouvrez les portes et les fenêtres, faites visiter pour montrer ce que c'est. On y gagnera beaucoup", conclut Frédéric Leveillé, rejoint par Yves Leroux, professeur à l'École nationale supérieure en agronomie et industries alimentaires (Ensaia) : "Il faut avoir un récit partagé, la méthanisation reste un entre nous, ce qui est dangereux et insuffisant."