Fédération des CUMA Basse-Normandie et caisse régionale Crédit Agricole
Mutualisme et maîtrise des charges en dossiers partagés
La Fédération des CUMA Basse-Normandie et la caisse régionale Crédit Agricole Normandie viennent de renouveler leur convention triennale. Si le mutualisme reste une valeur partagée par les deux réseaux, l'approche économique constitue de plus en plus le carburant de ce partenariat durable.

Le mutualisme est un beau mot. Mais dans une société de plus en plus individualiste, une telle valeur suffit rarement à entretenir un réseau. Alors quand deux chefs de file, Anne Gachelin pour les CUMA et Daniel Epron pour le Crédit Agricole, en font un argument pour signer une convention de partenariat, ils y ajoutent très vite la réalité économique d'un secteur en pleine mutation. "On connait la réalité de l'agriculture avec la réforme de la PAC et la volatilité des prix. Chacun doit résister aux aléas qui ne sont plus que climatiques, invite Daniel Epron. Attention au niveau des charges dans les exploitations. Il faut se mettre en capacité à dégager une année de trésorerie. C'est difficile à entendre, surtout quand on est en phase de démarrage, mais ce n'est plus comme il y a 20 ans. Il n'y a plus de filet de sécurité".
Savoir anticiper
Et Annie Gachelin de saisir la parole au bond. "Il faut raisonner différemment la gestion de nos exploitations. Cela signifie anticiper. En déléguant nos travaux à travers une CUMA, nous réalisons des économies de charges tout en nous octroyant du temps libre. Nous sommes complètement dans l'anticipation".
Un discours légitimé par les chiffres, exemples à l'appui, démontre Etienne Fels, directeur de la Fédération des CUMA. "Une herse 3 mètres représente un coût de 22 e/ha en individuel contre 14 e/ha en CUMA. Plus parlant encore, le prix de revient d'un chantier complet (herse, semoir, tracteur, main-d'oeuvre + GNR) : 63 e/ha en individuel contre 45 e/ha en CUMA soit un différentiel de 18 e/ha". L'équivalent d'un quintal de blé. Des économies qui expliquent la bonne dynamique cumiste impliquant 12 000 des 16 000 exploitations professionnelles bas-normandes. Toutes CUMA confondues, le chiffre d'affaires (indicateur d'activité) a grimpé de 8 pour atteindre 31,3 Me en 2013. C'est le Calvados qui en profite le plus (+ 15 ) mais avec seulement un CA de 4,5 Me devant la Manche (+ 7 pour un CA de 14,6 Me) et l'Orne (+ 5 pour un CA de 12,2 Me). Parallèlement, le réseau a créé 11 emplois nouveaux. Le développement de l'emploi salarié se confirme d'année en année à travers des chauffeurs/mécaniciens (pour des chantiers complets) et des chauffeurs de désileuse automotrice. On en comptabilisait 26 en fonctionnement dans les CUMA au 31 décembre 2013 mais de nouveaux groupes émergent (3 dans la Manche, 1 dans le Calvados et 1 dans l'Orne).
Raisonner à plusieurs
Le Crédit Agricole Normandie accompagne au quotidien ce développement. "Il faut toujours avoir l'oeil rivé sur ses niveaux de charges, particulièrement les jeunes, insiste Patrick Lemartinel (responsable développement marché agriculture de la Banque Verte). C'est à ce niveau que nos deux réseaux mutualistes constituent un bon moyen pour raisonner chaque investissement. Quand un même message est porté par deux structures, c'est toujours plus efficace". Concrètement, le Crédit Agricole accorde aux jeunes des aides à l'achat de parts sociales de CUMA. Ses collaborateurs participent également financièrement et techniquement à la vie des différentes structures pour y apporter leurs expertises bancaires. "Notre accompagnement se traduit aussi en terme de relation CUMA/Crédit Agricole avec des circuits dédiés" révèle enfin Patrick Lemartinel.
En contrepartie, la Banque Verte dispose du droit d'affiche sur les évènements CUMA comme les Mécaévènements. Ça tombe bien. Le prochain, un Mécasol, se tiendra le 9 septembre prochain dans l'Orne. Un rendez-vous à ne pas manquer qui a pour vocation de drainer les cumistes comme les non-cumistes.
Les principaux investissements
- 20 ensileuses,
- 4 désileuses automotrices,
- 7 moissonneuses-batteuses,
- 1 pulvérisateur automoteur,
- 29 tracteurs, - 83 matériels de récolte
de l'herbe,
- 9 téléscopiques, - 82 matériels de transport,
- 126 matériels de travail
du sol,
- 69 matériels d'épandage
fumier/lisier.