Noble, souple et persillée, la Normande règne à Argentan
Le Festival de l’élevage revient à Argentan, samedi 17 et dimanche 18 mars. L’association mise sur une communication efficace auprès du grand public et des professionnels, pour vanter les mérites de la race territoriale. Anthony Leduc, président de l’association et exploitant agricole à Sainte-Marie-la-Robert (61), détaille les grandes lignes.

>> Le Festival de l’élevage fête ses cinq ans…
Oui, mais le rendez-vous est beaucoup plus ancien. Il s’agissait, avant, de la foire Quasimodo, qui réunissait les forains, les commerçants, les éleveurs. Le rendez-vous commençait à s’essouffler, alors les forains sont restés de leur côté. Les commerçants ont ciblé leur événement sur les produits normands et ont lancé la Fête de la Normandie. Le Festival de l’élevage est né en même temps.
>> Comment s’est passée l’édition 2017 ?
Nous avons dépassé les 10 000 entrées, les allées étaient pleines. Les entrées sont gratuites, nous voulons garder ce modèle. Cette année, nous composons avec 5 500 € de financement en moins pour le Festival de l’élevage et 7 000 € de moins pour la Fête de la Normandie. Nous cherchons des partenaires privés.
>> Le Festival de l’élevage suit le Salon international de l’agriculture dans le calendrier. Ce n’est pas un problème ?
Non, au contraire. Nous y voyons plus une chance qu’autre chose. Le salon à Paris fait la promotion du concours d’Argentan.
>> À qui s’adresse l’événement ?
Au public et aux professionnels. La Fête de la Normandie promeut la région, ses artisans et ses artistes. Nous mettons en lien les consommateurs et les producteurs locaux. Le public pourra déambuler parmi 65 stands. Cette année, Emmanuel Chaunu, dessinateur de presse, entre autres de Ouest-France, sera présent samedi.
>> Et le festival ?
Le Festival de l’élevage, lui, concerne la partie agricole. Nous comptons sur 160 animaux inscrits aux concours, pour 25 à 30 élevages ornais. L’année dernière, nous avons refusé des inscriptions : nous réduisons le nombre d’animaux par élevage. L’événement est le premier de la Normandie en termes d’effectifs. Nous organisons également un concours viande, ouvert à toutes les races. Il existe depuis quarante ans et nous permet de mettre en avant des animaux de boucherie et de trouver des partenaires. En parallèle, nous avons monté une section de cinq vaches à viande Normandes, prêtes à être commercialisées. L’idée est de proposer aux partenaires des animaux finis.
>> Comment expliquez-vous l’engouement des éleveurs ?
Je vois plusieurs explications : l’envie de se comparer les uns aux autres car le niveau à Argentan est vraiment relevé. Les critères d’entrée aux concours approchent ceux du Space. Nous aimons aussi nous retrouver entre éleveurs, nous sommes plus d’une centaine à déjeuner ensemble les deux midis. Je vois aussi le côté transmission aux jeunes, qui sont entre 35 et 40 à participer aux concours de présentation.
>> Quels messages transmettez-vous au grand public ?
Nous voulons faire passer l’idée d’une agriculture durable, de qualité, respectueuse de l’environnement. Une agriculture dynamique, ancrée dans le territoire. La section de cinq vaches permet de communiquer, auprès des spectateurs et des élus, sur le persillé de la race ; sur l’élevage des animaux qui pâturent, dans des champs bordés de haies. Nous expliquons l’utilisation des produits phytosanitaires. Nous vendons un terroir et le maintien de l’environnement. L’année dernière, quatre ont été vendues au Leclerc d’Argentan, à celui de La Ferté-Macé et à un boucher d’Argentan. Quand les animaux sont mis en vente, les enseignes communiquent.
>> Et aux professionnels ?
La Normande est une race noble. Nous décernons des prix spéciaux pour sa fromageabilité et ses qualités bouchères car la race est mixte et souple.
La réforme d’une laitière est une plus-value. La race a une réelle capacité d’ingestion et de valorisation de l’azote. La Normande est un investissement de départ mais, une fois le capital en place, elle est rentable sur le long terme
>> Par quoi passe la communication ?
Nous embauchons, la Fête de la Normandie et nous, un professionnel pour tout ce qui est communication en amont : réalisation des flyers, des affiches, du dossier de presse. Je me charge de la partie communication sur notre travail d’éleveur dans la mini ferme normande mise en place sur le site. L’épreuve de tonte, lors des concours jeunes éleveurs, est propice à la discussion avec le public. Le 12 février, nous avons rendez-vous avec les lycéens pour établir le plan de communication, travailler sur les chiffres et la présentation positive de l’agriculture.