Zones vulnérables en Manche
Opposition de la FDSEA et des JA
Pas question pour la FDSEA et les JA d’accepter l’extension des zones vulnérables dans la Manche. Pascal Férey et Jean-François Bouillon, accompagnés par Le Sénateur Bizet, le député Gosselin et Philippe Ripouteau (Conseil Général) ont martelé leurs arguments devant le Préfet, Adophe Colrat, vendredi dernier. « 49 communes sont concernées. Avec cette extension, c’est l’élevage qui est pénalisé à tous les niveaux ».

Première objection émise par Pascal Férey et Jean-François Bouillon, « les analyses d’eau effectués par les diverses agences ne correspondent pas entre elles sur les secteurs de La Vendelée et de la Colombe, qui amène les Pouvoirs Publics à classer ces territoires. Il est clairement établi que l’effet de l’évolution des pratiques agricoles sur les teneurs en nitrates dans les eaux dépend de l’inertie du milieu. Ainsi, dans un cours d’eau l’effet est quasi-immédiat, alors qu’il peut prendre des années, voire plusieurs décennies sur des nappes profondes ». Ce que dénonce la FDSEA et la JA, c’est l’appréciation de l’impact des pratiques actuelles qui doit s’estimer sur les eaux superficielles. Or, les résultats des dernières mesures dans les cours d’eau montrent une tendance baissière des taux de nitrates .
Risque de démotivation
Autre constat, l’impact des décisions du Calvados sur le bassin de la Vire, côté Manche. « Les élus ont classé l’ensemble de ce département, sauf le Pays d’Auge, en zone vulnérable avec des répercussions sur les zones limitrophes manchoises, alors que les taux de nitrates relevés ne justifiait pas cette décision ». Enfin, la FDSEA et les JA mettent en garde contre une démobilisation des producteurs laitiers. « Ce n’est pas un métier facile. Les contraintes sont de plus en plus nombreuses en terme d’environnement, sans oublier des charges en augmentation. Si l’État, sous la pression d’Europe Écologie Les Verts, en rajoute une couche, certains vont êtres tentés de se tourner vers les céréales. Problème, un éleveur dans la Manche, c’est sept emplois en aval ». Pour les agriculteurs récemment installés ou en passe de l’être, le fait d’être en zone vulnérable va les démotiver tout en induisant un coût supplémentaire pour la mise aux normes ». Des propos fortement appuyés par les deux parlementaires présents. Philippe Gosselin enfonce le clou, “Dans la Manche, nous avons déjà les Schémas d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) pour gérer les problèmes de nitrates. Ne donnons pas un mauvais signal aux agriculteurs”. Quant à Jean Bizet, “ 49 communes classés en zones vulnérables, c’est un véritable handicap pour l’agriculture manchoise alors que dans le même temps, la France n’arrive pas à se faire respecter sur la réforme de la PAC ”.