Orne Conseil Elevage tient à ses fondamentaux
La crise laitière a constitué un révélateur et un accélérateur de mouvements. Orne Conseil Elevage en a profité pour se mettre en ligne pour 2017 et plus.

Après une année 2015 excellente, l’activité 2016 d’Orne Conseil Elevage, qui tient son assemblée générale mardi prochain à Bagnoles-de-l’Orne (voir ci-dessous), a été impactée par la crise de l’élevage. «Moins 3 600 vaches soit 5 % des effectifs avec un chiffre d’affaires en recul de 8 %», reconnaissent de concert Jean-François Le Meur et Patrick Hichard, respectivement président et directeur général de la structure. «Nous l’avons ressenti dès le début de l’année avec un certain nombre d’éleveurs qui n’arrivaient plus à honorer leurs factures». On est cependant loin de l’hémorragie. Orne Conseil Elevage pèse encore 75 % des ateliers laitiers du département, 80 % des vaches et 90 % du volume de production. «Nous disposons toujours d’un très bon niveau de confiance et de satisfaction de nos adhérents», se satisfont les pilotes.
Une année 2016 de rigueur dans la gestion
Néanmoins et au nom d’un principe maison, agir vite pour subir moins, le conseil d’administration a acté dès février un plan de sauvegarde de l’emploi qui s’est traduit par 13 départs, essentiellement dans le personnel de collecte des données. «Tout cela s’est inscrit dans le cadre d’un accord collectif et s’est déroulé dans un esprit constructif, souligne Patrick Hichard. Cette crise a constitué un révélateur et un accélérateur de mouvement pour rester dans le coup en 2017 et même au-delà».
La technique au service de l’économique
Un au-delà où la taille des troupeaux ne va cesser de croître. «Il y a 10 ans, c’était une vache de plus par troupeau et par an, se souvient Jean-François Le Meur. Aujourd’hui, c’est 2 à 3 vaches de plus. Demain, 5 peut-être. L’atelier moyen ornais qui tourne autour de 75 têtes en 2016 va tutoyer la centaine dans quelques années».
Et si l’activité 2016 d’Orne Conseil Elevage marque une inflexion dans une dynamique qui était jusqu’alors bonne, quid de 2017 ? «On sent toujours de la tension dans les entreprises. Les trésoreries restent tendues avec un prix du lait toujours trop faible. On voit encore disparaitre des ateliers mais ceux qui restent ont encore plus besoin de technique pour améliorer leurs performances économiques».
Pas question sur ce plan donc de baisser la garde. 2016 a été pour OCE une année de rigueur dans la gestion du personnel avec des effectifs en baisse mais elle mise toujours autant sur l’ingénierie pour déplacer la valeur ajoutée de la collecte de données vers le conseil. «L’éleveur est de plus en plus un chef d’entreprise. Il est de mieux en mieux formé. Nous devons donc adapter nos ressources humaines pour apporter de la valeur ajoutée au conseil. Un conseil qui doit être aussi impartial et irréprochable,» insistent Jean-François Le Meur et Patrick Hichard. Un conseil qu’il faut aussi réussir à vendre car l’entreprise n’a rien d’autre à commercialiser. «Notre métier, c’est du transfert de savoir-faire et si nous sommes spécialisés dans la zootechnie, nous devons apporter un conseil global de conduite de l’exploitation, apporter des indicateurs de performances économiques pertinents». En la matière, OCE sait se montrer innovant. «Nous abordons la marge sur coût alimentaire non plus aux 1000 litres mais à la vache, voire à la journée. Nous entrons dans une phase de transfert des repères, de nouveaux indicateurs de performances économiques». Les nouvelles technologies sont également dans le pré. Une quinzaine d’éleveurs s’est déjà équipée du Smart’Pilot qui permet de déclarer toute notification en nomade.
Au service de la Normandie
Ces savoir-faire et cette technologie, Orne Conseil Elevage se dit prête à les partager avec ses homologues normands. Le projet de fusion avec Littoral Normand, qui regroupe la Manche, le Calvados, l’Eure et la Seine-Maritime, est donc dans les cartons. Attention, il ne s’agit pas de grossir pour grossir mais de répondre à une attente de l’élevage régional si le besoin s’en fait sentir. «Un rapprochement, c’est la construction d’une nouvelle culture. Il faut garder le meilleur de chacun pour que 1 + 1 fasse trois et surtout pas 1, tracent en fil rouge Jean-François Le Meur et Patrick Hichard.
Du côté d’OCE comme du côté de Littoral Normand, les conseils d’administration ont validé l’étude d’un rapprochement qui pourrait trouver son épilogue lors des assemblées générales extraordinaires 2018. «L’alliance peut-être un moyen de maintenir notre objectif qui est de garder cette qualité de service dans un enrichissement mutuel. Nous discutons d’égal à égal avec nos confrères.» Quand à la dénomination de la nouvelle entité, l’Orne n’est pas bordé par la mer fait-on remarquer du côté d’Alencon.