Planteurs de betteraves : mettez un débardeur dans la plaine
Il assure le travail de deux bennes mais plus vite et en mieux. Le débardeur de betteraves est arrivé en plaine de Caen. Témoignages croisés du prestataire et de l'utilisateur de ce «service plus».
Il assure le travail de deux bennes mais plus vite et en mieux. Le débardeur de betteraves est arrivé en plaine de Caen. Témoignages croisés du prestataire et de l'utilisateur de ce «service plus».
«C'est surtout le fait que l'on tasse moins le sol, ça c'est très important. En plus, ça me permet de faire autre chose pendant le chantier d'arrachage. Ce matin par exemple, j'ai pu rouler mon colza. Ça peut aussi se télescoper avec le roulage du lin». Philippe Le Baron, agriculteur au sud de Caen, est l'un des tout premiers utilisateurs du débardeur proposé par l'ETA (Entreprise de Travaux Agricoles) Jean-Pierre Delente de Bourguébus (14).
Adieu bennes, tracteurs et chauffeurs
Adieu donc bennes, tracteurs et chauffeurs. La trentaine d'hectares de betteraves sucrières de Philippe passera d'abord dans l'intégrale puis dans le débardeur pour former in fine un silo homogène, un autre avantage. «Avec les bennes, il y a toujours des trous et des bosses. Là, tout est uniforme ce qui facilite les opérations de bâchage quand elles sont nécessaires», enchaine notre planteur. Un service qui représente un coût mais qui n'effraye guère Philippe Le Baron. «Deux bennes, deux chauffeurs, deux tracteurs qui consomment du gaz-oil, vous ne croyez pas que cela représente aussi un coût ? Il n'y a pas photo».
Meilleur débit de chantier
A quelques encablures de notre agriculteur, Jean-Pierre Delente (patron de l'entreprise éponyme) acquiesce. Aux avantages déjà cités (respect de la structure du sol, silo uniforme, chantier clé en main ne nécessitant ni matériel ni main-d'oeuvre), il ajoute le débit de chantier. «Intégrale et débardeur sont équipés d'une trémie de même capacité, 40 m3 environ. Ainsi, même avec de très grands parcellaires, l'arrachage se déroule en non-stop, de jour comme de nuit». Après une dizaine de jours de chantier, Jean-Pierre Delente ne regrette pas son dernier investissement qui fait causer dans le microcosme betteravier. «J'ai déjà reçu plusieurs demandes de planteurs qui me font clairement comprendre qu'ils ne veulent plus accompagner le chantier. Ils me disent qu'ils ont autre chose à faire». Plutôt un signe positif qui laisse penser que la greffe débardeur est en train de prendre. Seule ombre au tableau, la situation économique céréalière. «La récolte 2016, ça va être comme le reste, pronostique Philippe Le Baron. On a manqué d'eau cet été. On a pris 50 mm depuis 10 jours mais cela ne rattrapera pas le tonnage».