Plus de 300 broutards ornais se sont envolés pour l’Iran
Un industriel iranien a mis aux normes et agrandi son abattoir. Il a cherché des animaux de qualité. L’homme a passé commande, il y a un an, de 10 000 broutards normands, sous l’impulsion de Nathalie Goulet, sénatrice de l’Orne, et d’Hervé Morin, président de la Région Normandie. Les autorisations au départ de 300 Charolais ont été délivrées. Les jeunes bovins ont décollé vers le Moyen Orient vendredi 13 octobre. Anne-Marie Denis, présidente de la FDSEA 61, était sur place.

>> Vous avez assisté au départ des 310 broutards. Pouvez-vous nous raconter leur embarquement ?
Les animaux sont partis de la région parisienne. Six camions, d’une société sarthoise, les ont emmenés de l’Orne. Les 310 Charolais, un lot très homogène, sont arrivés en pleine forme. Ils n’étaient pas perturbés par le transport. Puis, ils ont été mis par groupes de neuf dans des caissons ouverts. Seul un filet recouvrait les caissons pour les amarrer dans l’avion.
Peu de personnes étaient présentes autour afin de garder le calme des animaux. Les gens qui s’occupent du transfert leur ont donné à boire. La trentaine de caisses a été chargée dans la soirée et les animaux sont partis pour l’Iran. L’objectif est qu’ils arrivent en bonne santé. Objectif atteint !
>> Savez-vous comment s’est passée leur arrivée ?
Un vétérinaire ainsi qu’un technicien sont sur place depuis une semaine, pour s’assurer que les broutards sont bien nourris, bien paillés. Je suis agréablement surprise des conditions dans lesquelles le transfert s’est déroulé, aussi bien sur le plan du bien être animal que sur celui de l’organisation.
>> Les broutards devaient quitter le France en juin. Pourquoi ces quatre mois de retard ?
Vu l’importance de l’opération, il n’était pas simple d’obtenir les accords sanitaires et de transport liés à l’exportation. M. Riotte, responsable du programme export, et Mme Goulet, sénatrice, ont appuyé les démarches auprès du ministre de l’Agriculture et de DDCSPP (direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations).
>> Quelle est la suite des événements ?
On attendait le premier engagement pour pouvoir continuer. L’Orne fournit les broutards en priorité, puis la Normandie si le département n’en a pas assez. S’il en manque encore, L’Yonne, d’où est originaire le négociateur, pourra approvisionner le marché. Nous ne sommes pas 100 % bloqués.
>> Pensez-vous à d’autres débouchés ?
Ce marché de broutards en vif n’est peut-être pas ce qu’auraient pu rêver nos agriculteurs normands. Mais nous ne pouvons pas laisser passer une telle opportunité pour notre région. Un premier marché s’ouvre à l’agriculture ornaise en jeunes bovins. Et cela peut nous donner l’espoir de travailler pour obtenir des marchés en animaux viande finis ou encore en carcasses. Le marché de la viande pour l’Iran, était, jusqu’à présent, réservé aux Brésiliens. En tant que présidente de le FDSEA, j’ai proposé au négociateur et à Nathalie Goulet de regarder si des marchés étaient disponibles : pour les petits veaux Prim’Holstein qui on peu de débouchés chez nous ; pour des animaux déjà engraissés de nos producteurs locaux, et aussi pour de la viande en carcasse de nos abattoirs. J’ai fait passer le message, il m’a semblé être entendu. Cela peut être le début d’une belle aventure.