Stéphane Giard (Laulne 50)
Plus de vaches et de taurillons
Le GAEC Giard est en phase d’investissement. Avec l’arrivée d’un nouvel associé, le troupeau laitier va grossir, l’atelier taurillon aussi.

Installé en septembre 2001, Stéphane Giard accueillera le 1er avril prochain son frère au sein du GAEC familial (mère/fils). Une salle de traite roto-tandem sort peu à peu de terre pour répondre à l’agrandissement du troupeau laitier. Plus de vaches donc dans quelques mois et ainsi plus de veaux dont les mâles deviendront taurillons.
Des prairies à bon potentiel
Un quota laitier de 488 000 litres (race Normande), 145 ha de SAU (Surface Agricole Utile) dont 18 de blé et 40 de maïs..., la ferme du Château à Laulne (50) est lovée au cœur du Parc des Marais. Mais les quelques 90 ha de prairies ne sont guère inondables. “Des prairies naturelles à bon potentiel, assure Stéphane Giard. Au départ, nous valorisions ces surfaces par une production de bœufs”. Des bœufs, valorisés via la filière FQRN (Filière Qualité Race Normande), finis aux alentours de 30/32 mois avec au moins un hiver passé dehors et affichant 400/420 kg de carcasse sur la balance.
Cotoyant les bœufs, quelques vaches allaitantes. D’abord du croisé Normand X Charolais puis Stéphane Giard,qui n’a pas eu droit aux primes vaches allaitantes à son installation, a investi dans quelques Limousines pures. Les produits femelles étant valorisés en génisse à viande et les mâles en taurillons.
Vers un système tout taurillon
Mais avec l’agrandissement du troupeau laitier, les frères Giard vont modifier la voilure. Plus de vaches et donc suffisamment de taries et de génisses pour valoriser les surfaces en herbe. Le GAEC, qui en produit déjà 40 à 45 par an, s’oriente vers un système tout taurillon. “C’est moins de travail que la vache allaitante”. Commercialisés via la coopérative AGRIAL, les taurillons sont abattus vers 18/20 mois.
Base de leur alimentation : du maïs ensilage bien sûr mais “le dessus du silo”. Le meilleur étant réservé aux vaches dont le lait est transformé en Camembert au lait cru (Camemberts Réo - Fromagerie Réaux). Sont ajoutés également à la ration de la paille (pour les fibres), du blé aplati et les minéraux. “Dans notre système, nous cherchons à autoconsommer au maximum les céréales que nous produisons”, justifie Stéphane Giard. Un système qui a des vertus : la facture “alimentation” en 2008 a moins explosé qu’ailleurs.
La Normande à son aise
Si la Normande est chevillée au GAEC Giard, ce n’est pas par hasard. “C’est une race qui valorise très bien l’herbe, argumente Stéphane. De plus, elle permet une plus-value à travers la FQRN”. Elle évite également dans ce système tout achat de bêtes extérieures. Confrontés il y a quelques années à des problèmes d’IBR à cause d’animaux achetés, on apprécie à Laulne cette assurance sanitaire !
Vous avez déjà goûté au hamburger ?
• GILBERT HERPE. “Je n’en mange pas tous les jours mais cela m’est arrivé grâce à mes petits-enfants. Ils m’ont fait découvrir la restauration rapide. J’avoue que dans le hamburger, j’aime bien le milieu, c’est-à-dire le steak haché. C’est plutôt le reste qui n’est pas du goût des gens de ma génération. Il faut cependant ce type de restauration qui correspond aux besoins d’une frange de la population. Cela participe aussi à l’équilibre des matières. AGRIAL a d’ailleurs contractualisé avec Mac Donald”.
• REMI BAILHACHE. “Cela m’est arrivé un soir où je n’avais pas d’autres possibilités. La viande que j’y ai mangée était raisonnable, pas de très haute qualité, mais consommable. Il faut savoir aussi produire pour ce marché”.
• DANIEL EPRON. “Non. Ce n’est pas à cause de la viande qui est à l’intérieur mais c’est parce qu’il y a autour des ingrédients que je ne peux pas accepter”.