Le programme Culture prairies d'Eau de Paris
Plus d’herbe normande pour une meilleure eau parisienne
Avec une poignée d’agriculteurs de l’Eure et de l’Orne, Médéric Marcel participe au programme Culture prairies financé par Eau de Paris et l’Agence de l’eau Seine Normandie. Dans le but de réduire la pollution de l’eau destinée aux habitants du nord de la capitale et des captages locaux, il intègre plus d’herbe dans son système. Une journée portes ouvertes vise à faire connaître la démarche.
Avec une poignée d’agriculteurs de l’Eure et de l’Orne, Médéric Marcel participe au programme Culture prairies financé par Eau de Paris et l’Agence de l’eau Seine Normandie. Dans le but de réduire la pollution de l’eau destinée aux habitants du nord de la capitale et des captages locaux, il intègre plus d’herbe dans son système. Une journée portes ouvertes vise à faire connaître la démarche.
Médéric Marcel est installé à Beaulieu, près d’Irai (61), à quelques kilomètres de l’Eure et de l’Eure-et-Loir, depuis mars 2020. Il succède à Gilles Recton, dont il suit passionnément la ferme laitière depuis plus de dix ans, avec le projet de reprendre. L’Avre, une rivière appartenant au bassin de la Vigne, source d’Eau de Paris, borde ses parcelles sur plus de deux kilomètres. S’il a suivi les actions réalisées par son cédant dans le cadre du programme Culture prairies, Médéric Marcel a voulu en prendre la suite avec un objectif clair : intégrer plus d’herbe tout en ayant une production laitière suffisante.
Réduire le maïs
« Mon rôle est d’accompagner l‘éleveur par rapport à ses objectifs », commente Emilie Turmeau, technicienne Elvup qui suit l’exploitation dans le cadre du programme depuis 2018. « Les deux années avant que je m’installe, on a mis en place les choses », retrace l’éleveur. Le fonctionnement de la ferme est simple, « les vaches mangent au silo en libre-service ». Médéric Marcel pratique le 100% pâturage les mois où c’est possible. Le parcellaire a été modifié par son prédécesseur, lui s’occupe de réaménager les chemins et de refaire les clôtures. « Gilles faisait déjà du pâturage tournant, j’ai créé 31 paddocks » pour l’intensifier. Sur 115 ha de SAU, 55 ha de prairies sont accessibles depuis la ferme grâce à un rachat. Son objectif est de réduire la part de maïs distribuée dans la ration de décembre à mars. Pour cela, il diversifie avec sorgho, trèfle d’Alexandrie, betterave fourragère et tourteau de blé, colza, avoine blanche qu’il triture à la ferme.
Analyses de la pousse de l'herbe, des feuilles, du sol
« Si on veut maintenir la production, il faut une herbe de qualité », déclare Emilie Turmeau pour qui l’équilibre entre sur- et sous-pâturage doit être maintenu. « La meilleure chose que j’en retire c’est la mesure de l’herbe », avise Médéric Marcel. Assisté par la technicienne, il a mis deux ans à la maîtriser. « Ça me permet de connaître le stock de la semaine, d’être sûr d’aller pâturer au bon moment pour optimiser la production de lait ». Il a investi dans l’achat d’un herbomètre connecté. Autre enjeu pour Emilie Turmeau : « être autonome en fourrages et donc, avoir des parcelles productives ». Ses analyses foliaires et de sol ont révélé des manques, « la plus grosse découverte a été le déficit de potassium. La plante ne l’utilise pas, il faut amender régulièrement ». Elle a réimplanté des mélanges dans certaines parcelles sous-productives, « ray-grass anglais, fétuque, dactyle, trèfle ».
Inciter les autres
L’eau des sources de la Vigne, dont fait partir l’Avre, alimente le nord de Paris, « cela représente 12% du volume total de l’eau de la ville », enseigne Florent Ghekiere, animateur sur l’aire de captage de la Vigne, qui concerne un territoire de 21 400 ha de terres agricoles. Les trois exploitations suivies dans le cadre du programme Culture prairies « servent d’exemple, ceux qui sont intéressés peuvent les rejoindre ». L’accompagnement par Elvup, Littoral normand et la Chambre d’agriculture de Normandie est financé par Eau de Paris et l’Agence de l’eau Seine Normandie. « L’herbe, ça se gère, ce n’est pas anodin comme travail », argue Emilie Turmeau qui incite les éleveurs « à ne pas avoir peur d’aller vers la prairie, tout système le peut ».
Porte ouverte mercredi 29 septembre
Matin : Visite de la plateforme d’essai à Moussonvilliers (61)
Après-midi : Visite du Gaec de la Blaterie à Saint-Christophe-sur-Avre (27)
Inscription recommandée
auprès de Florent Ghekière
06 38 71 00 89
florent.ghekiere@eaudeparis.fr