Accord sur le prix du lait
Pour la FDSEA "inacceptable !"
Hervé Marie ne décolère pas, "j'ai appris cette nuit l'accord signé à Paris. Pour nous à la FDSEA il est inacceptable car ne correspondant en rien aux réalités économiques de nos exploitations".

Si un accord de prix, oscillant entre 262 et 280 euros aux 1000 litres vient d'être signé, sur le terrain il passe mal, très mal. Dans la Manche, deuxième département laitier de France, premier au nombre des producteurs, on s'inquiète fortement pour les trèsoreries. Hervé Marie, secrétaire général de la FDSEA, responsable du dossier "lait", souligne froidement, "il aurait mieux valu ne pas avoir d'accord. En aucun cas, ce qui a été signé ne va en rien régler les problèmes des producteurs. Il aurait été préférable de mettre en place ce qui nous a été promis depuis longtemps par les Pouvoirs Publics, en l'occurrence un observatoire des marges entre la grande distribution et la transformation. Je suis persuadé que le résultat de cette étude aurait pu amener à un prix avoisinant les 300 euros aux 1000 litres".
En fin de journée, un communiqué de la FDSEA enfonçait le clou,
Les trois familles de l’interprofession sont tombées d’accord sous la pression du
ministre de l’agriculture sur une moyenne de prix du lait pour l’année.
Quelle corporation accepterait de travailler 365 jours par an avec un revenu divisé
par deux, voire supprimé ?
La FDSEA ne peut cautionner un accord qui considère encore les éleveurs comme
une simple variable d’ajustement des transformateurs et de la grande distribution.
Cet accord ne respecte pas les grands équilibres financiers de la filière et ne
constitue pas un cadre durable pour les producteurs de lait.
Le seul point positif est qu’il est d’ores et déjà prévu une clause de revoyure dès
septembre. La FDSEA appelle les éleveurs à rester mobilisés et mettra en place des
actions syndicales permettant d’aller chercher la valeur ajoutée là où elle a été
confisquée dans la perspective de renégocier l’accord sur de nouvelles bases.
Toutefois, malgré la situation extrêmement difficile que connaissent les producteurs
de lait, la FDSEA privilégiera le devoir de mémoire envers les libérateurs de la
France et n’appellera pas à mobiliser avant la semaine prochaine pour que les
cérémonies du 6 juin se déroulent avec toute la solennité voulue.
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