Pommes
Prévisions de récolte des fruits à cidre 2010
Analyse de l’IFPC, Institut Français des Productions Cidricoles.



1 Incidence des conditions climatiques de l’année
L’année 2010 se caractérise notamment par un hiver plutôt froid et de mauvaises conditions de floraison : températures basses défavorables à l’activité des insectes pollinisateurs, dégâts sur fleurs et jeunes fruits par des gelées localisées vers la mi-mai, déficit hydrique.
De plus, le stress hydrique d’août et septembre 2009 avait sans doute déjà favorisé l’induction florale de boutons de mauvaise qualité.
Ces contextes expliquent sans doute les nombreux cas de coulures (absence de nouaison) alors que les retours de floraison semblaient satisfaisants.
Les conditions de post-floraison ont été favorables à la multiplication cellulaire des fruits, d’où un bon potentiel calibre. Un éventuel grossissement des fruits (hors variétés très précoces) ne dépend que d’un retour significatif de la pluviométrie.
Coté maladies, la protection contre la tavelure en verger entretenu a été grandement facilitée par la météorologie du printemps.
A noter quelques dégâts parfois importants d’anthonomes qui ont amplifié le manque de nouaison, mais également des dégâts de carpocapse assez importants (sans grande conséquence moniliose pour le moment compte tenu des précipitations limitées) et des attaques d’acariens (araignées rouges et phytoptes) dans l’été à l’origine de bronzage du feuillage.
Globalement, le bon état sanitaire du feuillage permet d’envisager un grossissement possible des fruits (variétés semi précoces à tardives) en fonction des précipitations à venir.
2 Production en verger basse-tige
Les données collectées auprès des producteurs membres du panel “estimation de récolte” (tableau 1) mettent en évidence une sur-estimation de la production en 2009. Quantité récoltée : 220 700 T ; quantité estimée 236 000 T. Ces différences sont constatées essentiellement en Basse-Normandie et en Pays de la Loire.
La récolte 2010 s’annonce en retrait par rapport aux années antérieures. Les variations observées ont pour origine une alternance plus ou moins marquée dans les différents bassins de production et des conditions climatiques plus ou moins favorables. Ainsi en 2010, la production :
- décroche fortement en Bretagne centrale et dans le bassin de Rennes (productions les plus faibles sur les 6 dernières années) ;
- est en retrait de l’ordre de 10 % par rapport à la moyenne des 6 dernières années pour le Pays d’Auge-Lieuvin, la Seine-Maritime et le Maine et Perche ;
- est supérieure de l’ordre de 10 % par rapport à cette même moyenne dans les bocages.
Ces prévisions ont été établies suite à une enquête réalisée entre le 15 et le 30 août 2010 auprès d’un panel d’arboriculteurs. Elles seront à préciser en fonction du grossissement automnal des fruits.
3 Verger haute-tige : une année en-dessous de la moyenne
Publiée depuis de très nombreuses années, “la production pendante” n’était plus le reflet des quantités de fruits susceptibles d’être mises en marché : 45 000 T en moyenne depuis 2003 pour une “production pendante” de 335 000 T.
Cette approche ne permettant plus d’évaluer les variations entre années, en accord avec le SNTC et la FNPFC, cette méthode de prévision a été abandonnée.
Depuis 2002, une enquête auprès d’un panel de producteurs livreurs réguliers de fruits est réalisée chaque année. Le suivi des quantités récoltées permet d’évaluer les variations inter-annuelles et de positionner le niveau de la récolte à venir.
Les données présentées dans le tableau 2 sont exprimées en pourcentage de la production moyenne récoltée par les producteurs interrogés au cours de la période 2004-2009.
En 2009, les réponses des producteurs interrogés annonçaient en Pays d’Auge - Lieuvin une campagne moyenne à forte, et la récolte s’est avérée dans la moyenne des 6 dernières années. La récolte a également été un peu plus faible que prévue dans les bocages normands. Elle a été globalement proche des estimations pour la Bretagne est et le Maine et Perche.
La récolte 2010 s’annonce plus faible que les valeurs de références calculées sur la période 2004-2009 dans les 4 régions étudiées. Les Bocages Normands sont en retrait de près de 10 % tandis que les estimations pour la région Bretagne Est annoncent un niveau inférieur à environ 20 % par rapport à la période de référence 2004-2009.