FDSEA-JA de la Manche
“Prix du lait, le compte n’y est pas !”
Les entreprises ont le don, notamment Lactalis, de ne pas tenir leurs promesses en matière de rémunération. Le syndicat majoritaire a, une nouvelle fois, lancé un avertissement à l’État pour qu’il arbitre un débat faussé par la mauvaise foi de la transformation.

Saint-Lô, 4 h vendredi dernier, place de la mairie, les premiers tracteurs arrivent. Ils seront bientôt une vingtaine accompagnée d’environ 300 producteurs pour entamer une marche vers la préfecture à l’appel de la FDSEA et des JA. Sébastien Amand et Jean-François Bouillon, respectivement présidents des FDSEA et JA, accompagnés des responsables de section lait, Ludovic Blin et Romaric Anquetil, expliquent les raisons de cette mobilisation. “En 2011/2012, les entreprises ont signé des contrats avec leurs producteurs dans lesquels figuraient des éléments de détermination du prix, généralement basés sur des indicateurs professionnels. Cette année, de nombreuses entreprises ont fait des interprétations fantaisistes de ces indicateurs, défavorables aux producteurs”. Un message que les syndicats agricoles ont voulu faire passer à la préfète, Danièle Polvé-Montasson en lui offrant, symboliquement, un petit déjeuner, réceptionné pour l’occasion par le directeur de cabinet.
Respecter les contrats
Les tracteurs de leur côté ont déchargé leurs cargaisons face aux grilles. Pas d’incident notable hormis les traditionnels feux. Quelques pneus ont aussi été lancés au-dessus des fameuses grilles préfectorales. Lors de la venue du directeur de cabinet, les dirigeants de la FDSEA et des JA ont demandé aux Pouvoirs publics d’intervenir. “De trop nombreuses entreprises ont interprété à leur avantage les contrats qui les lient à leurs fournisseurs, les éleveurs laitiers. Lactalis, première entreprise française, a été plus loin en décidant unilatéralement de ne pas appliquer des termes de son contrat. Elle ne respecte pas les 15 000 producteurs qui lui livrent du lait”. Et d’indiquer les souhaits de la production, “donner des perspectives aux producteurs français dans un contexte européen en plein essor. Il est essentiel
que les transformateurs nous considèrent comme de véritables interlocuteurs et revoient leurs interprétations minimalistes des clauses de prix. Enfin, les négociations doivent reprendre avant la fin de l’année pour rectifier le prix 2013”.
Dans la foulée, la FDSEA et les JA ont vérifié dans les grandes surfaces du département si leur mot d’ordre de retrait des produits Lactalis avait été suivi, ce qui s’est avéré le cas pour la plupart des enseignes.