UE et exportation
A La Ferme de Billy, réflexion positive pour développer le marché du cidre
Vendredi 24 juillet 2020, Stéphanie Yon-Courtin a rassemblé les membres de la profession à la ferme de Billy, à Rots (14). La députée européenne souhaite inscrire le cidre dans l’Organisation commune des marchés (OCM) des produits agricoles pour que la filière bénéficie d’aides à l’exportation.
Vendredi 24 juillet 2020, Stéphanie Yon-Courtin a rassemblé les membres de la profession à la ferme de Billy, à Rots (14). La députée européenne souhaite inscrire le cidre dans l’Organisation commune des marchés (OCM) des produits agricoles pour que la filière bénéficie d’aides à l’exportation.
« Il faut sauver le soldat cidre », attaque Stéphanie Yon-Courtin, vendredi 24 juillet, à la ferme de Billy à Rots. La députée européenne (Renew Europe) présente son idée aux producteurs et à la presse : inscrire le produit dans l’organisation commune des marchés (OCM) des denrées agricoles. « Exportons pour aider la filière cidre à se relever de la crise liée au Covid-19 », détaille celle qui est aussi conseillère départementale.
Purs-pommes
Car la crise sanitaire liée au Covid-19 met à mal la filière cidricole, dont les pertes de chiffre d’affaires sont en chute libre alors que les stocks montent en flèche. En quelques mois, des aides gouvernementales sont tombées : « 5 millions d’euros pour distiller l’excédent de pommes à 50 €/hL, des exonérations de charges sociales et patronales, un plan de communication de FranceAgriMer », rappelle Bertrand Bouyx, élu au Département. Mais pas de quoi satisfaire les acteurs et rassurer les producteurs quant à la pérennité de leur avenir. « Les mesures de crise ont été prises en urgence, reconnaît Thomas Pelletier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits à cidre (FNPFC). Maintenant, réfléchissons à comment développer le marché, dans une approche positive. Le cidre est sorti de l’OCM en 2011 à cause du cider anglais, un produit agroalimentaire qui compte moins de 25 % de pommes. Mais les cidres espagnols, français et polonais sont des purs-pommes. » Stéphanie Yon-Courtin reprend : « au-delà des aides nationales, définissons le cidre comme un produit transformé à base de fruits et intégrons-le dans l’OCM pour qu’il bénéficie d’aides à l’exportation. Je propose d’écrire au commissaire européen chargé de l’agriculture (Janusz Wojciechowski, NDLR). »
Profiter des vins
L’idée, c’est que le cidre suive la voie des vins et spiritueux français dont la renommée n’est plus à faire. FranceAgriMer distribue 280 millions d’euros au titre de l’organisation commune des marchés aux acteurs de la filière viticole. « Notre filière doit se structurer, moderniser ses outils. Une meilleure communication et une valorisation des cidres AOP et autres rendraient le produit plus vendable à l’export. Appuyons-nous sur la visibilité des vins. » « Le cidre n’est pas reconnu en Europe car la définition du produit n’est pas la même partout, constate Olivier Vauvrecy. Mais la critique est facile. Sortons de l’image du cidre avec les galettes. Ne nous plaignons pas et revendiquons la diversité des cultures européennes. » Le producteur a perdu 90 % de son chiffre d’affaires en avril et en mai. Mais il a profité du confinement pour « repenser sa gamme, être créatif. Nous étions concentrés, le téléphone ne sonnait pas, il n’y avait personne sur la route. Positivons ! » Thomas Pelletier enchaîne et argumente : « la PAC 2021-2027 se négocie. Elle appelle au verdissement. La filière cidricole coche les case, 30 % est en bio ». Stéphanie Yon-Courtin reconnaît une fenêtre de tir et tentera d’obtenir un résultat « si possible en un an ».