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Coopération
Rémi Pelhate : raisonner demain plus l´économique que le technique

La filière lait d´Agrial, c´est 1 800 points de collecte et 460 millions de litres (150 millions en Ille-et-Vilaine, 150 millions dans la Manche, 90 millions dans l´Orne et 70 millions en Mayenne) livrés en totalité à CLE (groupe Bongrain). Elle tient son assemblée générale mercredi prochain à Domfront (61). Rencontre avec son président Rémi Pelhate, producteur à Noyal-sur-Vilaine (35), qui aborde le délicat dossier de la restructuration laitière. Transformateurs mais aussi producteurs doivent s´y préparer avec pour ligne de mire la rentabilité économique de leur outil.

L´accord sur le prix du lait, contracté il y a quelques semaines, redonne-t-il de la lisibilité à la filière ?
On fait pour la première fois un distinguo en fonction du débouché : produit industriel ou PGC (Produit de Grande Consommation) avec un prix à deux vitesses. Cela devrait, à terme, encourager les industriels à renouveler leur outil devenu obsolète au fil du temps. Pour les producteurs, cela signifie la sauvegarde d´un débouché qui représente 10 à 20 % du quota. Cet accord conforte donc la pérennisation de notre capacité de production et de transformation. C´est aussi de la valeur
ajoutée que nous ne laissons pas filer.

Mais un accord qui acte un prix différencié. L´équité entre producteurs n´est plus de mise ?
Dans le passé, avec des systèmes de compléments de prix, les différences existaient déjà. Alors certes, on ne peut pas accepter des écarts de 40 e. Il faut rester dans les limites du raisonnable. Une fourchette de 10 e environ me paraît acceptable. Cela permet de limiter les laits flottants qui déstabilisent les marchés.

Mais les marchés ne risquent-ils pas d´être simplement déstabilisés par la décision de Bruxelles d´augmenter le quota de l´UE de 1,5 % en trois ans ?
Il s´agit là d´une décision politique et d´un coin enfoncé dans notre système de maîtrise de la production. Sans doute une contrepartie et le prix à payer en échange du maintien des quotas, normalement jusqu´en 2013. Mais cette augmentation devrait être compensée par une diminution des prêts de fin de campagne.

La SCL (Société Civile Laitière) est entrée dans les faits. S´agit-il d´un bon outil ?
La formule est plus souple qu´un GAEC et offre la possibilité, notamment à un producteur en fin de carrière de continuer à vivre de la production laitière. Il s´agit donc d´une bonne solution économique, adaptée à certains cas, et qui facilitera certaines restructurations. Attention cependant à ne pas négliger l´aspect humain dans ce montage.

Cette restructuration justement, elle concerne les transformateurs, mais les producteurs doivent aussi faire leur révolution ?
2013 est une échéance primordiale et il est absolument nécessaire d´anticiper. C´est dans cet état d´esprit que nous devons nous positionner.

A quoi ressemblera l´atelier de demain ?
Des étables qui vont s´agrandir, pouvant aller jusqu´au doublement de leur production, du fait de la pyramide des âges et du papy-boom. Je pense parallèlement que les producteurs de lait vont de plus en plus se spécialiser et déléguer une partie de leurs travaux via les CUMA avec chauffeur ou les ETA (Entreprise de Travaux Agricoles). Notre agriculture va se spécialiser.

Un autre schéma mais pour quelle rentabilité ?
Le curseur de demain, ce sera le prix de revient. Nous serons de plus en plus des gestionnaires avec l´oeil plus rivé sur les ratios économiques que techniques. C´est dans ce sens que nous travaillons au sein de la coopérative Agrial. Toutes les OPA (Organisation Professionnelle Agricole) doivent raisonner de la sorte.
Propos recueillis par
Th. Guillemot
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