Pré-refroidisseur
Retour sur investissement au bout de 8 à 10 ans
Il a été beaucoup question d’économies d’énergie à l’occasion de l’assemblée générale du SDEPH du Calvados.

Pour améliorer la marge de son atelier lait, on peut augmenter son produit (en jouant sur le volume ou la valorisation) ou bien encore miser sur une baisse des charges en tablant par exemple sur les économies d’énergie. C’est ce qu’a démontré Antoine Herman (technicien à la Chambre d’Agriculture du Calvados) aux éleveurs Prim’Holstein réunis en assemblée générale
Une économie de 420 e/an
Le tank à lait représente 50 % de la consommation électrique du bloc traite (chauffe-eau : 21 %, pompe à vide : 19 %). Investir dans un pré-refroidisseur génèrerait une économie de 420 e/an. Soit un retour sur investissement (3 500 e) au terme de 8 à 10 ans de fonctionnement pour un quota de 400 000 l selon les calculs de la Chambre d’Agriculture. Une équation qui repose sur une économie espérée de 15 wh par litre de lait refroidi et un Kwh facturé au prix de 0,07 e.
Le Conseil général apporte sa contribution(une aide de 30 à 40 % sur le prix du pré-refroidisseur plafonnée à 1 000 e par exploitation) à laquelle pourrait s’ajouter dans les prochaines semaines une subvention de 10 % dans le cadre du PPE (Plan de Performances Energétiques) dont on attend les modalités d’application.
Des avantages collatéraux
A ces économies directes s’ajoutent des effets collatéraux favorables. Allongement de la durée de vie du tank, sécurité en cas de coupure de courant, effet favorable sur la conservation du lait et une production d’eau tempérée (20 à 25 oC) qui reste à valoriser. Au delà du volet économique, on peut penser que s’équiper d’un pré-refroidisseur faciliterait à terme l’accès à une forme de la labelisation comme le HQE (Haute Qualité Environnementale) au même titre qu’un récupérateur de chaleur ou un chauffe-eau solaire.
Reste avant d’investir à cerner les limites du pré-refroidisseur comme l’encombrement par exemple de la version tubulaire ou bien encore son calibrage dans l’hypothèse d’un agrandissement du troupeau. En attendant, jeudi dernier à Vire, certains éleveurs ont émis l’hypothèse d’un achat groupé. Qui en prendra l’initiative ?
Le podomètre : ça marche
Autre sujet abordé au cours de cette assemblée générale et développé par Agnès Lebéhot : les nouveaux indicateurs au service de l’éleveur. A n’en pas douter, la vache va devenir de plus en plus branchée. La robotisation de la traite a ouvert le sillon. L’agrandissement des troupeaux combiné aux nouvelles technologies de la communication et autres paramètres lui emboîtent le pas. Certaines de ces nouvelles technologies sont opérationnelles depuis plusieurs années comme le podomètre, un boîtier fixé à la patte de la vache qui permet de mesurer ses déplacements. “Fiable en bâtiment mais pas à l’herbe, reconnaît cet éleveur calvadosien équipé en la matière depuis 10 ans. Grâce au podomètre, 5 à 10 % des vaches sont inséminées alors qu’on ne les voit pas en chaleur”.
D’autres technologies comme le mini laboratoire, le collier détecteur de rumination, le détecteur de bouchées sont en phase expérimentale ou déjà en vente sur le marché. Mais outre le problème du jonglage entre des logiciels qui ne sont pas forcément compatibles, il faudra apprendre à trier et à interpréter toute une masse d’informations. “Trop d’informations ne risque-t-elles pas de tuer l’information ?”, s’interroge un éleveur.