Ils ont construit l'agriculture d'après-guerre
"Salon de l'Agriculture 1964 ? Ebloui !"
Ils ont construit l'agriculture d'après-guerre
L’Hivernière sur la petite commune des Chambres (canton de la Haye-Pesnel). Assis sur sa chaise, le regard droit, Bernard Lorault parle. L’agriculture manchoise des années 1950, 60, 70, 80 défile. Par moment, son épouse, Huguette, approuve, rectifie, commente. A eux deux, ils sont un symbole, celle d’une production laitière qui a nourri la France entière, se relevant de ses ruines après 1945. Bernard a tout connu cette période charnière, passant du cheval au tracteur. « Le mien, c’était un Ford 2000 ; je l’ai acheté en 1965 après avoir visité le Salon de l’Agriculture. On était parti vers 3 h ½ pour Paris, en Citroën Ami 6 ; le retour s’est effectué le soir ».

Huguette et Bernard Lorault. Ils ont connu toute la transformation de l’agriculture depuis les années 1960.
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EC
Le Salon de l’Agriculture, Bernard s’y rend en 1964. « D’emblée, j’ai été ébloui par le monde et le nombre de visiteurs. Beaucoup venait pour le machinisme qui se développait, mais aussi pour voir les animaux, connaître d’autres races. En Normandes, il y avait les élevages connus comme les Noël (région du Val de Saire). Les Prim’Holstein commençaient à prendre de l’ampleur. Il est vrai que c’était aussi les débuts du maïs-ensilage. Enfin , il y avait, comme aujourd’hui, des stands de toutes les régions ». Bernard Lorault est retourné au Salon deux fois. « La dernière ? Avec mon fils Jean-Hugues, en 2005 ; évidemment cela a changé, mais on y trouve toujours autant d’animaux. C’est une vraie vitrine ».
A suivre