Sébastien Lerondel : « nous sommes des passeurs d’histoire »
Sébastien Lerondel dirige Giel Don Bosco depuis dix ans. Le directeur prédit, pour l’établissement, un avenir tourné vers le numérique. Le cadre et la qualité de vie qui règnent à Giel, couplés au haut débit, sont autant d’atouts pour le futur.

>> Comment êtes-vous arrivé à la tête de Giel Don Bosco ?
Je suis originaire du pays de Caux, en Seine-Maritime. Mes parents étaient agriculteurs mais leur exploitation n’était pas viable. J’ai étudié en classe préparatoire au lycée Malherbe, à Caen. Puis, à l’Agro Campus Ouest de Rennes. J’ai été professeur en Maison familiale et rurale pendant quelques années, avant de devenir directeur d’un lycée agricole en Lozère. À l’époque, j’ai réfléchi à revenir en Normandie pour raison familiale. Alors j’en ai parlé à un collègue. Et, grâce au bouche-à-oreille, je suis arrivé en tant que directeur de Giel en 2008.
>> Giel Don Bosco célèbre 150 années d’existence. Quel effet cela vous fait-il ?
Nous portons une grande responsabilité, car nous sommes des passeurs d’histoire. Je n’y pense pas trop, car la charge est lourde : il y a derrière nous une histoire, des sacrifices. Nous devons continuer à faire fructifier un héritage et transmettre le flambeau.
>> Comment cela se traduit-il au niveau des formations ?
Certaines formations ouvrent et d’autres disparaissent. Giel Don Bosco a su s’adapter aux jeunes. Dans les années 1950, l’établissement formait des tourneurs fraiseurs. Il y a aussi eu les métiers de cordonnier, boulanger. Les classes ont fermé, d’autres ont pris le relais comme celles sur les métiers du froid, les services à la personne ou l’architecture. Les formations agricoles sont toujours là grâce à la situation géographique de l’établissement.
>> Quelle carte jouer pour l’avenir Giel ?
Nous disposons d’un atout qui n’est pas encore exploité à 100 % : le débit à 80 mégas. La fibre optique est arrivée il y a deux ans. Les urbains cherchent un retour à la nature. Nous pouvons devenir un exemple de qualité de vie en milieu rural, en lien avec les formations à distance. Nous pouvons être un modèle de télétravail.
>> Quels sont les métiers auxquels vous devrez préparer les jeunes demain ?
L’intelligence artificielle, le numérique et ses formations. Les formations sur le numérique sont réfléchies en conseil d’administration. La formation architecture et bâtiment travaille avec des logiciels en trois dimensions. Demain, dans l’agriculture, il faudra former des jeunes sur la conduite automatisée des engins. Nous en préparerons les techniciens.