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Serge Amis (FDSEA 61) : au service de la ruralité

Serge Amis a atteint l’âge légal de la retraite et transmet son exploitation à Auguaise. L’éleveur compte derrière lui de nombreuses années d’engagement pour faire vivre le territoire. Depuis janvier, le sexagénaire préside l’interco du pays d’Ouche.

© JP

>> À qui cédez-vous votre exploitation ?
Un jeune, la reprise est en cours. Il loue les 67 ha de terres et achète le Corps de ferme et s’installe en société avec ses parents. Il ne cultivera principalement des céréales. J’avais des vaches et un quota de 270 000 l jusqu’en 2015. J’ai refusé de réaliser la mise aux normes quand nous sommes passés en zone vulnérable, car la conjoncture laitière ne me le permettait pas de l’amortir. N’ayant pas de successeur, j’ai vendu mon quota à deux personnes qui voulaient conforter leur production car la laiterie refusait de partager en cinq. L’élevage de lait me plaisait. Quand j’ai arrêté, je n’ai pas pu retourner dans ma salle de traite pendant longtemps. J’ai fait partie de la commission lait de la FDSEA.

>> Quelles autres responsabilités syndicales avez-vous assumées ?
J’étais trésorier du Centre cantonal des jeunes agriculteurs (CCJA) de L’Aigle de 1983 à 1992. C’était pour moi un lieu d’ouverture et d’échange. J’ai participé à sa relance en 1983. Je participais à la commission Gaec vie des groupes jusqu'en 1987, année durant laquelle je me suis réinstallé en individuel. Nous avons aussi réalisé une projection de l’évolution des exploitations dans le pays d’Ouche, jusqu’en 2000. Quand j’ai atteint 35 ans, je suis entré dans l’union cantonale de la fédé. Et j'ai participé à la commission lait puis celle des structures.

>> Et celles non syndicales ?
J’ai été membre fondateur et trésorier de Perche action, qui était la fédération des trois ADR (Association de développement rural) de Tourouvre-au-Perche, Longyny-au-Perche et Moulins-la-Marche et vallée de la Haute-Sarthe. Nous avons énormément travaillé pour le développement agricole et artisanal, en lien avec les GVA (Groupes vivre en agriculture). Nous mettions des actions en place pour aider, par exemple, un boulanger qui voulait entreprendre des travaux (comme refaire une vitrine), ou un agriculteur qui souhaitait relancer une production ou l'améliorer. La Chambre d’agriculture nous apportait un soutien logistique et nous distribuions les fonds Feader. Nous étions efficaces, car nous étions au contact des gens et nous connaissions leurs besoins. Cela a duré jusqu’à la dissolution des ADR, remplacées par les pays. Je suis aussi maire d’Auguaise depuis 1995.

>> C’est donc la première fois que vous siégez à l’échelon départemental…
Oui, j’ai été élu président de l’interco du pays d’Ouche sans vraiment être candidat. La date de ma retraite n’était pas connue en janvier. Marc Gegu m’avait proposé de prendre la présidence de l’union cantonale, mais, étant tout seul sur l'exploitation, la charge de travail ne me le permettait pas. Là, j’ai accepté car j’ai arrêté le lait. Le découpage territorial est tout neuf, je vais donner un coup de main pour relancer la mécanique.

>> Qu’entendez-vous par là ?
Nous prévoyons une assemblée générale d’interco. Il s’agit d’un travail d’équipe avec les trois présidents de minico. Nous allons travailler pour proposer aux adhérents une bonne AG, avec un thème et un intervenant. À l’union cantonale, le recrutement est difficile, les nouvelles générations s’investissent de moins en moins. Nous regroupons nos forces pour renouer des liens avec les JA, leur proposer de s'associer à certaines opérations, sans forcément que l’on fasse tout ensemble car ils doivent suivre leur propre chemin : à 25 ans la vision de l'agriculture n'est pas la même qu'a 45 ou55 ans.

>> Comment voyez-vous votre rôle de président d’interco ?
Nous devons être à l'écoute des producteurs locaux et des structures en place pour les répercuter au niveau départemental, voire national. Nous devons être force de proposition, mais cela dépasse parfois l’interco. Mon expérience de maire m’a permis d’acquérir des compétences relationnelles avec l’État, qui nous gère de plus en plus à la hussarde. Il faut, de temps en temps, être provocateur pour obtenir du résultat car le fonctionnement monarchique persiste encore.

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