Soutenu par la Région pour passer en bio
La Région mise sur des dispositifs d'aide à la transformation, la commercialisation en circuits courts, et de soutiens des investissements dans les exploitations. Le Gaec d'Antain (Saint-Côme-du-Mont) en est un exemple.

En présence de Pascal Férey, président de la Chambre d'agriculture de la Manche et de Jean-Pierre Lhonneur, maire de Carentan-les-Marais, Hervé Morin, président de la Normandie, a visité le Gaec d'Antain situé sur la commune de Saint-Côme-du-Mont (Manche) afin de voir sur le terrain l'application de la politique agricole régionale.
Le Gaec d'Antain, piloté au départ par Catherine et Michel Mauger depuis 1988, et un salarié, compte deux nouveaux associés, Lucie et Antoine, depuis près de cinq mois. Et prochainement, Marion, devrait rejoindre le Gaec. Cette exploitation possède un cheptel de 150 vaches laitières et 210 hectares de terres cultivables, dont 160 hectares de prairies. Le GAEC destine 1 million de litres de sa production de lait annuelle à la Coopérative d'Isigny-Sainte-Mère. Avec l'exploitation d'une soixantaine d'hectares supplémentaires, la famille Mauger s'est engagée dans une conversion en agriculture biologique en raison d'un ras-le-bol du système conventionnel. Quand Catherine et Michel se sont installés, la production atteignait les 125 000 l de lait. « En 25 ans, on l'a multiplié par 10 » souligne le producteur. Pour autant, ils ne renient pas leur parcours. « Cela nous a permis d'amortir notre outil » admet-il.
Une conversion en non-simultanée
Mais cette conversion se fait en non-simultanée. Cela veut dire qu'elle se déroule en plusieurs étapes. La conversion a eu lieu pour les terres au 15 mai 2016, et pour la production laitière au 15 mai prochain. Un choix délibéré des producteurs pour mieux passer cette étape, permettant ainsi d'absorber les coûts supplémentaires des charges engendrés par le passage en bio, et de patienter jusqu'à la vente du lait en prix bio.
Développer l'autonomie alimentaire
Cette conversion a obligé le Gaec à investir notamment dans une enfourrageuse, une faneuse, une porte de pâturage et dans l'aménagement des accès aux pâturages et à la laiterie. Des investissements soutenus par la Région à hauteur de 31 275 EUR. « Le Conseil régional encourage l'approche globale du développement de chaque entreprise agricole, en soutenant les investissements permettant de favoriser l'autonomie alimentaire, de réduire les coûts de production, de mieux différencier les produits, d'améliorer les conditions de travail » souligne Hervé Morin, président de la région Normandie. Et c'est le cas au Gaec d'Antrain du fait de leur conversion en agriculture biologique. « Ces nouveaux équipements permettent de développer l'autonomie alimentaire ».
De la vente directe
L'évolution du Gaec ne s'arrête pas là. En revenant sur la ferme, Lucie avait envie de se lancer dans la transformation de manière à « gérer du début à la fin ». En six mois, elle a transformé 18 000 l en crème, macarons, boules de glace, cookies, verrines, bûches... Une production rendue possible grâce à des investissements telle qu'une machine à glace, une cellule de froid, mais aussi l'achat d'un chalet pour la vente directe, l'achat d'un véhicule..., soutenus là aussi par la Région à hauteur de 25 308 EUR. Cette jeune maman a fait le choix de la vente directe pour maitriser au mieux ses marges. Les premiers mois d'activité sont satisfaisants. « On est content » sourit Lucie. D'ici quelque temps, elle sera rejointe par sa soeur, Marion qui a pour projet de développer la vente à l'extérieur.
Dans la famille Mauger, les parents seront donc entourés de leurs trois enfants, tous complémentaires,
et prêts à faire perdurer la tradition familiale.