Un député menacé de "glyphosatisation"
« L'agribashing, pour moi, c'est nominatif. Je figure sur une liste. J'ai reçu des menaces comme quoi on allait me faire boire du glyphosate et autres réjouissances ». Bertrand Bouyx, député LREM (La République En Marche) du Calvados, a participé vendredi dernier à l'assemblée générale de la coopérative linière du nord de Caen.
Des travaux au cours desquels Céline Imart, vice-présidente de JA (Jeunes Agriculteurs), a remis par vidéo interposée l’église au cœur du village en nettoyant les questions environnementales de leurs toxines radicales. Un discours apprécié par le député mais aussi par Véronique Martinez.
« En terme d’écoresponsabilité, vous êtes un exemple à suivre », a insisté la conseillère départementale, élue de Bretteville-l’Orgueilleuse. Mais pourquoi donc le député du Calvados s’est-il attiré les foudres des radicaux environnementalistes ?
La science plutôt que l’obscurantisme
Tout simplement en ne votant pas « pour » l’interdiction immédiate du glyhosate le 30 mai dernier à l’Assemblée nationale. « Je suis pharmacien de formation, j’ai donc une approche scientifique des dossiers et pas une approche politique », assume Bertrand Bouyx qui va jusqu’à parler d’obscurantisme et de s’interroger sur la pertinence de certaines agences qui véhiculent des résultats contradictoires sur le glyphosate. « Et qu’importe qu’une substance soit chimique ou naturelle. La question, c’est toxique ou pas ? »
L’occasion pour Patrick Dechaufour, président du CSOB (le syndicat betteravier), d’ouvrir le dossier néonicotinoïdes. « Interdits chez nous, sauf dans les colliers anti-puce pour chien, mais autorisés dans 12 pays européens qui ont voté une dérogation ». En d’autres termes, une distorsion de concurrence qui vient s’ajouter à une liste qui ne fait que grandir. « Qu’on interdise l’utilisation du glyphosate en France mais qu’on autorise l’importation, chez nous, de produits de pays où il reste autorisé serait purement scandaleux », a prévenu Jean-Yves Heurtin. Une bizarrerie qui rejoint celle des OGM, pas dans les champs français, mais dans l’assiette du consommateur moyen.
Un agribashing coopératif ?
Et le mot de la fin pour Pascal Desvages qui pose cette question : « et si le glyphosate n’était que l’arbre qui cache la forêt ? On assiste ces jours de la part de l’Etat à une tentative de dynamitage du système coopératif. Cet agribashing contre la coopération en France me pose problème ».
Un message reçu 5 sur 5 par Henri Pomikal. Le président de la coopérative linière du nord de Caen a présenté des comptes dans le vert et brossé la perspective d’un avenir durable pour le lin. L’outil est également en ordre de marche, prêt à embaucher pour répondre à un marché porteur.