Yvan Fourré, Président de la section porc de la FRSEA de Basse-Normandie
Un étiquetage VPF, et vite
Yvan Fourré, Président de la section porc de la FRSEA de Basse-Normandie
L’affaire “Findus” n’en finit pas d’alimenter la chronique et de nourrir le doute sur la transparence des filières alimentaires. Un doute qui va au-delà de la filière viande bovine. Entretien avec Yvan Fourré, président de la section porc de la FRSEA de Basse-Normandie.

Comment les éleveurs de porcs réagissent-ils à cette nouvelle affaire qui concerne la filière viande ?
Très mal. Les éleveurs en sont responsables de rien, qui plus est les producteurs de porcs, et ce sont pourtant eux qui risquent de payer la facture. J’ajoute que les produits incriminés ne présentent aucun risque sanitaire. Il s’agit d’une fraude sur la viande de cheval utilisée à la place de la viande de bœuf. Tout cela alors que l’on connaît la solution. Nous la réclamons depuis de longues années : il faut généraliser l’étiquetage de l’origine des viandes.
L’Union Européenne propose un étiquetage “UE” ou “hors UE”. Cela répond-il à vos attentes ?
Pas du tout. On se moque des gens. Ce que les consommateurs attendent, c’est de connaître l’origine nationale, pas de savoir si la viande est européenne ou non. Je sais que cette notion d’origine nationale ne convient pas à la commission européenne. Mais elle doit aussi entendre les demandes des consommateurs Parce que c’est cela qui rassure les consommateurs, rien d’autre.
Cela ne règle pas le problème des produits transformés auquel la filière porc est particulièrement confrontée ?
Quand il n’y aura plus que les seuils à fixer pour déterminer quelle origine figure sur le produit, on en sera à régler les détails ? Il faut d’abord décider du principe. Ne nous cachons pas derrière de faux obstacles pour ne rien faire. L’inaction profite aux tricheurs. Pour notre filière, nous réclamons à cor et à cri la généralisation de l’étiquetage de l’origine de la viande. J’ose espérer que tous les maillons de la filière vont enfin en comprendre l’intérêt. Je ne doute pas que les salaisonniers vont encore essayer de gagner du temps pour éviter d’étiqueter leurs produits et continuer leurs business et leurs mélanges de viandes. Nous serons particulièrement attentifs à ce qu’ils identifient correctement leurs produits.
Des abattoirs ont été condamnés pour entente illicite à des amendes d’un total de 4,7 millions d’euros. Qu’en pensez-vous ?
J’aimerais que nos outils de transformation soient aussi prêts à prendre des risques d’amende pour favoriser la valorisation de nos produits dans la distribution. On voit qu’ils savent s’entendre au détriment des éleveurs…on attend toujours une vraie stratégie de la filière pour affronter en ordre rangé la distribution qui impose sa loi avec les dégâts que l’on connaît.
Où en sont les producteurs de porcs aujourd’hui ?
Après l’embellie de cet été, le prix du porc a dégringolé à l’automne. On sent actuellement un léger frémissement. A 1,43 €/kg au cadran, on est loin du compte quand on compare à l’évolution des prix de l’aliment, il manque 30 centimes.
Et malgré cela, les pouvoirs publics continuent d’imposer des règles environnementales plus sévères qui augmentent nos coûts : bien être, stockage des effluents…La filière est morose et les Pouvoirs publics sont responsables parce qu’ils ne nous soutiennent pas, ils se contentent de nous condamner. Mais nous allons nous battre parce que nous avons envie de continuer à proposer de la viande de porc française aux consommateurs car c’est ce qu’ils demandent. Et nous avons bien l’intention de vivre de notre métier.
Très mal. Les éleveurs en sont responsables de rien, qui plus est les producteurs de porcs, et ce sont pourtant eux qui risquent de payer la facture. J’ajoute que les produits incriminés ne présentent aucun risque sanitaire. Il s’agit d’une fraude sur la viande de cheval utilisée à la place de la viande de bœuf. Tout cela alors que l’on connaît la solution. Nous la réclamons depuis de longues années : il faut généraliser l’étiquetage de l’origine des viandes.
L’Union Européenne propose un étiquetage “UE” ou “hors UE”. Cela répond-il à vos attentes ?
Pas du tout. On se moque des gens. Ce que les consommateurs attendent, c’est de connaître l’origine nationale, pas de savoir si la viande est européenne ou non. Je sais que cette notion d’origine nationale ne convient pas à la commission européenne. Mais elle doit aussi entendre les demandes des consommateurs Parce que c’est cela qui rassure les consommateurs, rien d’autre.
Cela ne règle pas le problème des produits transformés auquel la filière porc est particulièrement confrontée ?
Quand il n’y aura plus que les seuils à fixer pour déterminer quelle origine figure sur le produit, on en sera à régler les détails ? Il faut d’abord décider du principe. Ne nous cachons pas derrière de faux obstacles pour ne rien faire. L’inaction profite aux tricheurs. Pour notre filière, nous réclamons à cor et à cri la généralisation de l’étiquetage de l’origine de la viande. J’ose espérer que tous les maillons de la filière vont enfin en comprendre l’intérêt. Je ne doute pas que les salaisonniers vont encore essayer de gagner du temps pour éviter d’étiqueter leurs produits et continuer leurs business et leurs mélanges de viandes. Nous serons particulièrement attentifs à ce qu’ils identifient correctement leurs produits.
Des abattoirs ont été condamnés pour entente illicite à des amendes d’un total de 4,7 millions d’euros. Qu’en pensez-vous ?
J’aimerais que nos outils de transformation soient aussi prêts à prendre des risques d’amende pour favoriser la valorisation de nos produits dans la distribution. On voit qu’ils savent s’entendre au détriment des éleveurs…on attend toujours une vraie stratégie de la filière pour affronter en ordre rangé la distribution qui impose sa loi avec les dégâts que l’on connaît.
Où en sont les producteurs de porcs aujourd’hui ?
Après l’embellie de cet été, le prix du porc a dégringolé à l’automne. On sent actuellement un léger frémissement. A 1,43 €/kg au cadran, on est loin du compte quand on compare à l’évolution des prix de l’aliment, il manque 30 centimes.
Et malgré cela, les pouvoirs publics continuent d’imposer des règles environnementales plus sévères qui augmentent nos coûts : bien être, stockage des effluents…La filière est morose et les Pouvoirs publics sont responsables parce qu’ils ne nous soutiennent pas, ils se contentent de nous condamner. Mais nous allons nous battre parce que nous avons envie de continuer à proposer de la viande de porc française aux consommateurs car c’est ce qu’ils demandent. Et nous avons bien l’intention de vivre de notre métier.