Affaire du troupeau empoisonné
Une avance de 150 000 e qui permet de repartir
L’espoir renaît pour Yves Guillouet, jeune producteur de lait à Culey-le-Patry (14), dont le troupeau avait été empoisonné accidentellement au plomb. L’heure est au nettoyage et à la désinfection de la stabulation. Les premières vaches devraient arriver dans quelques jours pour un redémarrage de la salle de traite vers le 20 février.

"Si tout va bien, j’espère retraire avant la fin du mois, peut-être au 20 février”. Après 6 mois d’angoisses et de déboires, Yves Guillouet goûte un sommeil plus serein. Petit retour en arrière. Fin août, son troupeau de 70 laitières est décimé en deux jours après avoir ingurgité de la drêche de brasserie (un co-produit utilisé dans la ration VL) contaminée au minium de plomb. Problème de lavage du camion entre deux chargements ? C’est aujourd’hui à la justice de trancher. En attendant, Yves a du se battre, aidé notamment par le GDS. Faire vite mais sans précipitation pour éviter par exemple de faire disparaître les pièces à conviction avant que les huissiers n’aient dressé leur constat.
L’assurance rassure
Il y a quelques jours, l’assurance du fournisseur d’aliments a accepté le principe du versement d’une avance de 150 000 e. Un moyen d’activer le redémarrage de l’atelier lait et d’éviter aussi que le préjudice financier (dont un des acteurs devra un jour assumer la responsabilité) ne devienne abyssal.
Vendredi dernier, Etienne Gavart (directeur du GDS) était sur place pour superviser les opérations d’évacuation des déchets. Plus de 32 tonnes de drêche empoisonnée et de litière (contaminée par les bouses chargées de minium) à recycler. Mardi les opérations de nettoyage, de désinfection et de blanchiment se sont enchaînées. “Des opérations qui exigent beaucoup de cohésion entre les différents intervenants”, souligne Etienne Gavart.
Les premières vaches devraient arriver dans les prochains jours. 65 au total pour une enveloppe de 110 000 e HT. Sans doute un grand moment d’émotion pour Yves Guillouet et tous ceux qui l’ont soutenu dans ce combat.
Si le soulagement est perceptible, le chemin est encore parsemé d’embûches. Reconstituer un troupeau, l’habituer aux nouvelles installations, lui faire atteindre un rythme de croisière (...) demande du temps et ne se fait pas sans un peu de casse. Notre éleveur se donne un an pour atteindre cet objectif technique. Sur un plan juridique, c’est l’inconnue. Six mois, un an, plusieurs années..., d’appel en cassation, personne n’avance un pronostic.
En attendant, Yves Guillouet est dans les startings-blocks. Il va faire rentrer de l’aliment et n’a pas l’intention de changer son système d’alimentation basé sur l’utilisation de sous-produits. “Vigilance”, avertit-il cependant. Pas question de laisser décharger une livraison sans un bon de lavage en bonne et due forme !