Unis autour de la betterave
La sucrerie de Cagny a accueilli le préfet de Basse-Normandie. Objectif présenter la filière betterave et les enjeux de la période post quota en 2017.

Lundi 24 novembre, Jean Charbonniaud a visité l'usine Saint-Louis Sucre de Cagny. « Je voulais bien comprendre le fonctionnement de l'industrie du sucre. C'est l'occasion de voir les problématiques de l'ensemble de la filière, par exemple au niveau de l'environnement. Il est important de préserver un outil qui fait vivre 1200 exploitations et 200 personnes sur le site », précise le représentant de l'Etat. Les acteurs de la filière n'ont pas vraiment insisté sur les difficultés, préférant donner une image constructive. Transformateur et producteurs partagent une communication positive. « La betterave, on y croit » clament-ils en choeur.
Fin des quotas et mobilisation
Lors de la rencontre, l'heure n'était pas à la revendication, mais plutôt à l'information. A ce titre, la libéralisation du marché s'avère d'actualité. La filière se mobilise. L'allongement de la campagne est programmée. Saint-Louis Sucre prévoit des investissements. L'industriel achète 20 hectares de terres. Son but : y créer des bassins de décantation et une unité de méthanisation en plus d'une station d'épuration. Jean Charbonniaud reste discret sur les normes et les contraintes environnementales de l'usine. Le préfet s'est contenté d'indiquer : « je suis venu voir comment ça se passait. Je veux être sûr que les services de l'Etat interviendront intelligemment pour favoriser l'activité de l'usine et s'insérer dans l'environnement». Du côté de la sucrerie, son directeur, Guy Le Pargneux se montre serein. « A chaque problème, il y a une solution. Par exemple pour les questions de circulation, des difficultés existent. Mais elles ne doivent pas être si importantes, puisque la filière fonctionne quand même depuis de nombreuses années. On peut cohabiter avec l'ensemble des habitants. Sur l'ensemble de nos problématiques, nous devons expliquer ce que l'on fait. C'est également le but de cette rencontre. Nous y travaillons aussi en interprofessionnel. »
Une organisation de producteurs forte
Les producteurs participent aux choix de la filière. Ils ont assisté à la rencontre de lundi. Dans cette logique, Patrick Dechaufour représentait les planteurs et pense « compétitivité ». Leur coût de production avoisine les 23 EUR par tonne. Alors au moment d'aborder le marché mondial, l'ensemble de la filière se mobilise. « La fin des quotas betteraviers en 2017, c'est un peu la même problématique que pour le lait. L'ouverture des marchés suppose une grande performance. Ici le système est très intégré entre la production de betteraves et le produit. Il y a un bon dialogue au sein de la filière. C'est nécessaire d'être bien structuré pour aborder la compétition internationale avec sérénité», souligne le préfet de région. Par rapport à la filière laitière, les betteraviers jouent plus groupés. Patrick Dechaufour, le président du syndicat betteravier du Calvados, met en avant les 93 % de cotisants à la CGB* : « nous montrons ainsi qu'une organisation de producteurs forte peut travailler avec un industriel. Sans planteurs pas d'industriels et sans industriel pas de planteurs !» .
oCGB : Confédération Générale