Viande bovine : se remettre en cause pour ne pas disparaître
La section bovine de la FDSEA a fait le point mercredi dernier sur l’évolution et les perspectives de marchés, la situation des éleveurs, la PAC et les abattoirs de proximité. L’heure est à la mobilisation sur ces enjeux.
La section bovine de la FDSEA a fait le point mercredi dernier sur l’évolution et les perspectives de marchés, la situation des éleveurs, la PAC et les abattoirs de proximité. L’heure est à la mobilisation sur ces enjeux.
« Quel que soit le système : naisseur, engraisseur, naisseur- engraisseur, engraisseur de vaches, veaux de boucherie ou le niveau de spécialisation en viande et en lait, les éleveurs ont dérouillé depuis plus d’un an », constate la section bovine de la FDSEA de la Manche. La vingtaine de responsables présents mercredi dernier sur une exploitation de la commune de Terres et Marais mettent en avant la responsabilité des opérateurs de la filière dont l’incontournable Bigard dans le marasme actuel. « A force de nous appuyer sur la tête et jouer la politique d’un prix d’achat en ferme toujours plus bas, on dégoute les éleveurs et on remet en cause la pérennité de l’élevage et de l’ensemble de la filière. Il faut stopper le bradage de nos animaux. » La section bovine s’interroge sur un après qui n’est pas si lointain notamment les effets de la décapitalisation du cheptel bovin d’origine laitière ou allaitante (70 000 têtes pour le cheptel allaitant, 80 000 têtes pour le cheptel laitier sur un plan national sur 2020), la pyramide des âges, le renouvellement des générations et les évolutions du mode de consommation vers le haché. Ceci dans un contexte favorable à la viande française. « Nous devons saisir ces opportunités pour exiger des prix minimums et généraliser la contractualisation en particulier dans le déploiement du label rouge », considèrent les membres de la section spécialisée bovine de la FDSEA. « Il est plus facile de créer des OP en période « faste » que lorsque cela va mal, mais nous n’avons pas le choix que de créer et renforcer les organisations de producteur comme d’autres agriculteurs l’ont fait avant en lait ou en légumes », estime également Gilbert Michel vice-président de la FDSEA et membre du Gaec qui accueillait les participants.
Des demandes d’éclaircissement sur la PAC
La PAC est l’autre levier évoqué pour assurer la viabilité des exploitations en place. « On ne peut que déplorer la zizanie actuelle dans les discussions en cours au sein de la profession et entre régions qui affaiblissent les positions de la FNSEA portées auprès du gouvernement », estime Gilbert Michel qui poursuit : « Le département a déjà été fortement contributeur depuis des années, il faut rééquilibrer l’attribution des aides. La proposition d’une aide plafonnée à l’UGB par hectare et la prise en compte des véritables actifs est à privilégier sachant que le débat sur le maintien de l’ABA n’est pas tranché ». L’intervenant alerte également sur les contraintes supplémentaires à éviter avec l’éco régime qui sera une source de complexité selon lui dans les déclarations PAC à venir. Les participants attendent aussi des éclaircissements sur les mesures agro environnementales et les ICHN. Les derniers arbitrages sur la PAC devraient intervenir avant le début de l’été. Baptiste Leclerc représentant de la FDSEA dans la section veau de la FNB a de son côté dressé un état des lieux de la situation sur les veaux de boucheries : « Les intégrateurs nous demandent d’allonger les durées d’engraissement pour combler le manque de viande. La conjoncture est meilleure que l’an dernier, mais les incertitudes planent sur l’avenir de la production avec plus de 50 % d’éleveur en cession d’activité dans les cinq ans à venir ». Lui et son épouse accueilleront à la mi-avril une délégation d’acteurs de la filière lait et viande afin d’harmoniser les attentes des uns et des autres pour valoriser les veaux laitiers. La section ne pouvait se conclure sans un focus sur les abattoirs de proximité avec des attentes fortes sur l’abattoir de Carentan.