ZPR : « un zéro à charge pour les éleveurs » exigent FDSEA et JA de la Manche
La Manche comptabilise désormais cinq ZPR (Zone de Prophylaxie Renforcée) vis-à-vis de la tuberculose impactant 425 exploitations pour un cheptel de 35 000 têtes. Cette prophylaxie représente un coût assumé partiellement par l’Etat mais FDSEA et JA revendiquent une prise en charge totale. « Un zéro euro à charge pour l’éleveur », plaident Sébastien Amand et François Rihouet, leur président respectif.

Pas question de faire du bricolage sanitaire. Sébastien Amand (président de la FDSEA) et François Rihouet (président de JA) invitent tous les éleveurs au sens des responsabilités. « Le syndicalisme agricole départemental a pris le dossier en main parce qu’il s’agit d’un enjeu de filière. Il faut participer à cette veille sanitaire dans l’intérêt du bien commun », insiste Sébastien Amand (...), mais pas à n’importe quel prix !
Ne pas se fermer les portes de l’export
Cet enjeu de filière, c’est une étable française officiellement indemne de tuberculose. « Il ne faut surtout pas perdre ce statut, commente François Rihouet, sinon on se ferme des marchés exports viande bovine et produits laitiers qui seront bien difficiles à reconquérir ».
Face à ce risque et à la persistance d’une situation épidémiologique préoccupante vis-à-vis de la tuberculose bovine, l’Etat a pris des mesures de renforcement et d’accompagnement d’une prophylaxie renforcée. « La surveillance doit se faire en utilisant exclusivement l’intradermotuberculination (IDC) dans tous les cheptels identifiés à risque ou situés dans les zones à risque de tuberculose », précise une instruction du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation datée d’août dernier.
Si cette mesure est généralisée par exemple dans les douze départements de la Région Nouvelle Aquitaine, pas de panique pour la Manche. Seules cinq « patates » (voir carte) ont été identifiées « à risque » illustrant au passage l’esprit de responsabilité collective de la Ferme départementale.
7 € pour l’Etat mais 9,30 € pour l’éleveur
Pour mettre en œuvre ce plan, l’Etat met la main au porte-monnaie sous forme d’une prise en charge de 7 €/IDC comprenant la fourniture de la tuberculine nécessaire aux cliniques vétérinaires et une prise en charge de l’acte médical pour les opérations de pose et de vérification. « Insuffisant », estiment FDSEA et JA calculette en mains. « Malgré tout, il reste un coût pour l’exploitant de 5,30 € par animal pour payer le travail des vétérinaires non couvert par l’indemnité. Sans compter le temps passé par l’éleveur nécessaire à la bonne réalisation qui est estimé à 4 € par animal », ont rappelé le syndicalisme jeune et aîné dans une lettre adressée le 31 octobre dernier à Didier Guillaume, nouveau ministre de l’Agriculture.
Et d’enchaîner : « nous rappelons que cette mesure engage une partie des exploitants de manière obligatoire afin de servir le bien commun, tant sur l’activité d’élevage qu’industrielle qui en découle. La FDSEA et les JA de la Manche vous demandent, Monsieur le Ministre, la reconnaissance de l’Etat par le biais d’une prise en charge totale, à savoir 9,30 €; de ce surcoût qui nous permettra une exigence de résultat pour ce dispositif et ceci pendant le durée totale de ce plan (ndrl : 4ans)».
Un gros travail de manipulation
Une demande légitime dans un contexte laitier par encore convalescent et une conjoncture viande bovine exsangue d’autant plus que cette obligation représente un gros travail de manipulation des animaux deux fois à trois jours d’intervalle. «En plus, avec ce début d’automne très doux et encore un peu d’herbe dans les prairies, les animaux sont bien souvent dispersés. Il faudra donc commencer par les regrouper», fait-on remarquer du côté de JA.