Session
Abattoirs et ZNT au menu de la Chambre d’agriculture
Les élus étaient réunis en session Chambre d’agriculture, vendredi 26 juin, à Saint-Lô. Pascal Férey, président, a retrouvé avec plaisir les personnes en visu, et non en visio. Entre autres sujets d’actualité abordés, les abattoirs intercommunaux et les zones de non-traitement.
Les élus étaient réunis en session Chambre d’agriculture, vendredi 26 juin, à Saint-Lô. Pascal Férey, président, a retrouvé avec plaisir les personnes en visu, et non en visio. Entre autres sujets d’actualité abordés, les abattoirs intercommunaux et les zones de non-traitement.
« La vie dans les abattoirs n’est pas un long fleuve tranquille. Cherbourg a fermé, je crains pour Grandparigny. Bigard à Coutances a toute sa place, mais il faut des abattoirs de petite capacité pour la boucherie traditionnelle et locale. » Pascal Férey, président de la Chambre, a embrayé la session sur le sujet des abattoirs, vendredi 26 juin. Mi-mars, le site de Cherbourg ferme ses portes. Les éleveurs du nord Cotentin se rabattent alors sur Saint-Hilaire-du-Harcouët, quand celui tourne bien : le 7 juin, ils trouvent portes closes à Grandparigny pendant une semaine, sur ordre de la préfecture pour raisons sanitaires. La structure, en liquidation judiciaire, devrait être reprise par l’intercommunalité Mont-Saint-Michel-Normandie. Un nouvel outil devrait voir le jour en 2021 à Carentan-les-Marais. En attendant, « je suis inquiet, lâche Pascal Férey. Je salue le travail des syndicats, quels qu’ils soient, pour Cherbourg et Saint-Hilaire. Nous devons créer des corrélations centre Nord, centre Sud et centre entre éleveurs pour assurer la collectivité que l’abattoir a de l’avenir. Il y a urgence sur la problématique des abattoirs publics ». Raphaël Fayaz-Pour, directeur départemental de la protection des populations, explique : « Cherbourg avait beaucoup de problèmes sanitaires et des difficultés de gestion financière ont mis fin à son activité. Les installations de frigo et de découpe sont là pour fonctionner, pourquoi pas avec le futur abattoir de Carentan. À Grandparigny, l’activité a été suspendue du 7 au 12 juin pour problèmes sanitaires, d’hygiène et de manque d’organisation. À Carentan, nous assurons les travaux d’accompagnement, d’installation et d’ergonomie des postes pour un démarrage au printemps ». Une motion relative à la sauvegarde de la filière d’abattage de la Manche a été votée à l’unanimité.
ZNT : un cadre légal
Un projet de charte d’engagement départementale des utilisateurs agricoles de produits phytosanitaires, « ou charte de bon usage, comme vous voulez », sourit Pascal Férey, a été soumis aux élus. La charte est issue de la consultation publique mise en ligne sur le site internet de la Chambre. « Nous avons comptabilisé 145 réponses, d’habitants, d’associations d’entreprises. Les 15-49 ans sont les plus représentés. La charte riverains entre dans un cadre juridique contraint, elle ne prévoit pas d’indemnisation », annonce Jean-Philippe Simonet, juriste en droit de l’environnement à la Cran. La Chambre d’agriculture propose une information permanente sur les traitements à disposition des élus locaux et des riverains. « Nous devons sortir du climat de défiance pour aller vers celui de la confiance, souligne Marc Lecoustey, élu. Nous devons être vigilants sur notre communication, casser les fausses idées et éviter la langue de bois pour garder notre crédibilité. » Pascal Férey approuve et souhaite « un débat équilibré, sans donner de leçons de morale ». Un comité de suivi de la charte réunirait la chambre, les quatre syndicats agricoles, la MSA, la coopérations et les négoces, les élus (maires, conseillers départementaux, les Établissements publics de coopération intercommunale EPCI) et les associations (chasse, familles rurales et Manche nature environnement)... La liste, non exhaustive, ne comprendra « que des associations agrées par le préfet, prévient le président de la Chambre. Nous attendons le 13 juillet que les EPCI soient élus pour commencer à travailler avec eux ». Le projet de charte a été soumis au vote et accepté à l’unanimité.
Le budget de la chambre départemental a été abordé en session. Mais pas de vote. L’idée, c’est que les élus s’imprègnent des chiffres et qu’ils soient capables de répondre dessus lors de la prochaine session. François Descamps, directeur des fonctions support à la Cran : « chacun devra rendre des comptes sur les volumes d’activité ». « Je vous poserai des questions, avertit Pascal Férey. Je vous propose une séance de travail à la rentrée pour s’approprier les comptes de l’antenne départementale et ceux régionaux. »