Salon international de l'agriculture 2025
[AGROECOLOGIE] L'amour de la haie récompensé pour Thomas Aillard et Damien Philippe, éleveurs dans l'Orne
Installés à l'Orée-d'Ecouves, le Gaec Aillard-Philippe, situé dans la vallée du Sarthon, remporte le 1er prix du concours agro-écologie dans la catégorie " gestion ", pour leur implication de la gestion des haies. Pas moins de 45 km de haies sont dispatchées sur l'exploitation.

Le Concours des pratiques agro-écologiques, le plus récent créé en 2010 au Salon d'agriculture, organisé par Chambres d'agriculture France (CDA France) et Réseau Haies France, valorise chaque année les initiatives des agriculteurs et éleveurs qui mettent en œuvre les meilleures pratiques agro-écologiques sur leurs exploitations. Il est donc question de préservation de la biodiversité, de la qualité des paysages ou encore de durabilité.
Parmi les 19 prix nationaux, des exploitants ornais sont repartis avec le premier prix de leur catégorie. Il s'agit de Thomas Ailliard et Damien Philippe, installés depuis 2011 à L'Orée-d'Ecouves, aux nord d'Alençon, dans la vallée du Sarthon. Un prix remis le 27 février sur le stand du ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire au Salon de l'agriculture. " Nous avons été séduits par l'histoire de la transmission de l'exploitation ", explique Hélène Barillet, administratrice du Fonds de l'arbre, membre du jury. " Quand vore père est arrivé sur l'exploitation, il n'y avait plus de haies. Il a tout replanté. Et vous perpétuez son héritage. Il vous a transmis cet amour de la haie, exploitée en grande majorité en autoconsommation (litière, paillage,…) ", complète-t-elle. Et ce n'est pas le seul point qui a pesé dans la balance. " Vous ouvrez aussi les portes de votre exploitation pour communiquer sur vos pratiques. Vous avez réussi à faire un atelier productif et un système résilient et durable ", poursuit-elle.
Familial, viscéral
Les éleveurs affichent donc un large sourire. Installés sur l'exploitation familiale depuis 2011 en agriculture biologique, Thomas Aillard et Damien Philippe ont attrapé le virus de la haie. " Mon père a toujours été convaincu par la haie. Et nous le sommes aussi. On continue de planter autour de 800 ml/an. Sur l'exploitation de 220 ha, on compte 45 km de haies qu'on entretient et qu'on suit durablement ", explique Thomas Aillard, engagé dans le label haie, et suivi et encouragé par le Parc naturel régional et Geoparc mondial Unesco Normandie-Maine. " La haie, c'est familial, c'est viscéral ", note Anouk Leprevost, chargée de mission bocage PNR-Normandie-Maine
Grande diversité d'essences
Cette exploitation, engagée dans les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) se distingue donc par son réseau de haies et ses plantations, la production de bois, les paddocks délimités par haies, un pâturage dynamique à la journée, et à la préservation du bocage. Il y a une grande diversité d'essences telles que des noisetiers, bourdaines, aulnes, chênes pédoncules, houx, alisiers, saules, peupliers trembles et des châtaigniers. " Le choix des essences favorise à la fois la biodiversite et la production de bois dechiquete. Les haies sont recepees en selectionnant les hauts jets durant l'hiver, ce qui permet également de refaire les clôtures ", expliquent les deux exploitants, qui limitent la taille des haies et favorisent la densification par recépage.