« On attend des euros d’Agrial »
Le 27 octobre dernier, Ludovic Blin est allé à la rencontre des responsables d’Agrial pour rappeler la nécessité d’un coup de pouce avant la fin de l’année. La balle est donc dans le camp de la coopérative. Mais une mobilisation n’est pas exclue pour obtenir gain de cause.
En août, les producteurs avaient engagé le bras de fer avec Lactalis. Ce qui avait permis d’arriver à une négociation et à un meilleur prix du lait. En septembre, les producteurs s’étaient attaqués à Savencia et Agrial demandant des euros supplémentaires. Depuis, ils n’ont rien vu venir. Ce qui agace les producteurs sur le terrain qui l’expriment fortement sachant que « nous avions l’impression d’avoir été entendus » rappelle Ludovic Blin, responsable de la section lait de la FDSEA de la Manche. Alors, il a repris son bâton de pèlerin. Le 27 octobre, il a rencontré Arnaud Degoulet, président d’Agrial et Pascal Lebrun, responsable de la branche lait.
Le pire payeur
Aujourd’hui, le prix payé aux producteurs est de 276 €/1 000 l pour les mois d’octobre et novembre, et 290 €/1 000 l pour décembre,
pour un prix moyen à l’année de 270,90 €/1 000 l. Un prix qui n’est pas du goût des agriculteurs puisque la coopérative est « le pire payeur des transformateurs laitiers de la région » dénoncent également les JA de la Manche. Ludovic Blin attend avant tout « de la solidarité d’Agrial. Il faut redonner du souffle aux exploitants en revalorisant le prix de base » martèle-t-il. Et si la coopérative agricole n’est pas dans cette optique, « seraient-ce les investissements récents, financés par les producteurs au travers de l’augmentation exponentielle de leurs parts sociales, qui empêchent de payer plus cher ? » s’interrogent les JA.
Eviter le feu dans les campagnes
Du côté de la FDSEA comme des JA, ils font faire pression sur les administrateurs et adhérents pour qu’ils se mobilisent afin de retrouver des euros avant la fin de l’année. « Agrial doit faire un geste », assure Ludovic Blin pour éviter que le feu reprenne dans les campagnes. « Pour apaiser les esprits, il est nécessaire que la coopérative démontre qu’elle est à côté de ses producteurs » poursuit-il. Et de nouvelles manifestations peuvent avoir lieu si les agriculteurs ne voient rien venir. « Ce ne sont pas les valeurs coopératives qu’Agrial nous démontre. Un complément de prix permettrait de ramener un peu de confiance ».
Aujourd’hui, la balle est dans le camp de la coopérative. Les syndicats agricoles attendent un geste d’Agrial afin que la fin de l’année soit plus apaisée. « Ce n’est pas gagné. Mais on ne lâchera pas » conclut Ludovic Blin.